Pedro Sanchez, farouche opposant de Mariano Rajoy, a remporté dimanche les primaires du Parti socialiste espagnol et reprend la direction du parti. Un résultat menaçant pour le gouvernement de Mariano Rajoy.
Pedro Sanchez, farouchement opposé aux conservateurs qui gouvernent l'Espagne, a gagné dimanche 22 mai les primaires du Parti socialiste. En remportant avec 50 % des voix ce scrutin face à Susana Diaz, la candidate des barons du parti, Pedro Sanchez reprend la direction du mouvement et menace la stabilité du gouvernement minoritaire de Mariano Rajoy.
Déboulonné par la hiérarchie du parti en octobre dernier, Pedro Sanchez a réussi un retournement spectaculaire et séduit les militants en continuant à attaquer sans relâche Mariano Rajoy et son Parti Populaire (PP), secoué par des scandales de corruption.
"Le Parti socialiste va mener une opposition utile pour défendre la majorité qui est lasse de la corruption du PP et qui souffre de la précarité de l'emploi et des mesures d'austérité" des conservateurs", a-t-il déclaré aux militants en liesse.
Gracias de corazón a todos los afiliados y afiliadas. Hoy habéis hecho un partido ganador, y cuando gana el @PSOE gana España. pic.twitter.com/aVZvnoDRnR
— Pedro Sánchez (@sanchezcastejon) 21 mai 2017Mariano Rajoy, qui dirige un gouvernement minoritaire depuis six mois, a réussi jusqu'à présent à faire passer plusieurs mesures avec l'aide du PSOE. Une opposition systématique du deuxième parti d'Espagne risque de le contraindre à retourner aux urnes avant la fin de son second mandat en 2020, selon les analystes. "Si Sanchez gagne, je m'attends à ce que d'ici à un an, un an et demi tout au plus, Rajoy convoque des élections anticipées", prévoyait avant le scrutin un ancien stratège du PSOE.
Alliance et défiance envers Podemos
Le PSOE est en perte de vitesse depuis des années,comme la plupart des partis sociaux-démocrates en Europe. En huit ans, il est tombé de 169 à 85 députés, perdant des voix au profit du nouveau parti de gauche radicale Podemos.
Pedro Sanchez était le seul candidat à envisager de travailler avec Podemos, comme le PSOE le fait déjà aux niveaux municipal et régional. Mais à l'instar des autres dirigeants socialistes, il se méfie de la formation de Pablo Iglesias qui vise ouvertement à supplanter le PSOE.
La décision des militants socialiste doit être entérinée dans un congrès du parti convoqué pour les 17 et 18 juin.
Avec AFP