
Au menu de cette revue de presse française, mardi 16 mai, la nomination du député-maire LR du Havre Edouard Philippe à Matignon. La convocation de François Fillon par les juges. Et la vie exemplaire des muriquis du Brésil.
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A la Une de toute la presse française, ce matin, la nomination d’Edouard Philippe, député-maire Les Républicains, à Matignon.
Le nouveau Premier ministre va diriger un gouvernement «transpartisan», dont la constitution sera annoncée aujourd’hui, d’après les Echos, qui évoquent une «alliance» inédite sous la Vème République. «Ni cohabitation ni ouverture, Emmanuel Macron innove en nommant de son plein gré un juppéiste à Matignon, sans qu’on sache trop comment qualifier l’attelage», écrit le journal, qui raconte que «seuls ceux qui rêvent d’intégrer l’équipe s’entendent sur une appellation: la recomposition politique». Emmanuel Macron fait «le pari de la recomposition», confirme la Croix, qui rappelle que le ralliement d’Edouard Philippe «n’est pas solitaire», comme en témoigne l’appel d’une vingtaine d’élus LR et UDI demandant à leurs familles politiques de «répondre à la main tendue» par le président. Cela suffira-t-il à déterminer la grande recomposition annoncée? D’après la Croix, «les nominations attendues en fin de journée en donneront une indication» - «mais il faudra attendre les législatives pour en juger vraiment».
Le choix d’Edouard Philippe est présenté comme un «pari» - un pari assez risqué. Sa nomination «au nez et à la barbe de l’opposition», à moins d’un mois des législatives, «colle une bonne droite aux Républicains», ironise 20 minutes, tandis que la Parisien s’exclame: un Premier ministre de droite, «il fallait oser!». «Macron donne un coup à droite», répète l’Opinion, qui montre Emmanuel Macron en train de siphonner le carburant de la voiture des Républicains avec la complicité de son nouveau Premier ministre: «Vas-y Manu, je surveille». Libération évoque une nomination relevant de la «transgression», qui risque certes de beaucoup déplaire à une partie de la droite, mais aussi à tous ceux qui n’adhèrent pas «sans ambage» au programme d’Emmanuel Macron – à cette partie de l’opinion qui pourrait se retrouver coincée entre «un centre qui lui déplaît» et «des extrêmes qu’elle réprouve». «Macron bouscule la droite et défie la gauche», écrit le Figaro. Alors que la nomination d’Edouard Philippe «sème le trouble dans sa famille politique», le PS et la France Insoumise «dénoncent le choix du chef de l’Etat».
Emmanuel Macron a donc renoncé à désigner une femme au poste de Premier ministre. Le président «aurait bien aimé une femme Première ministre, mais bon il a choisi un homme quand même», ironise Slate. «Edouard Philippe n’est pas une femme. Il faut donc en conclure qu’Emmanuel Macron n’a pas trouvé de femme pour le poste. Pourquoi? Est-ce-que par hasard cela signifierait que les femmes sont nulles?», demande le site, qui relève que si l’on regarde les premières nominations d’Emmanuel Macron à l’Elysée, on trouve «100% d’hommes blancs». Edouard Philippe est donc un homme, mais encore, me demanderez-vous? Libération évoque un homme politique dont l’antisarkozysme serait «consubstantiel de son engagement», un député qui se serait «pas fait que des amis» parmi ses collègues parlementaires, dont certains le jugeraient «assez méprisant». Cité par 20 minutes, l’ouvrage «Lapins et merveilles» de Gaël Tchakaloff, évoque une «petite mascotte juppéiste et grand chef de l’organisation de la primaire», au «look de gendre idéal», à la «brutalité vallsienne», et à la «liberté de ton façon Jean-Louis Borloo», qui se jouerait «d’un déguisement d’énarque le jour, d’allures de rocker désinhibé la nuit»,. Une «bête de communication», une «girouette attachante», dont Médiapart épingle le manque de «transparence»: selon le site, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique lui aurait adressé un blâme pour sa déclaration de patrimoine de 2014, dans laquelle il aurait systématiquement répondu n’avoir «aucune idée» sur l’évaluation de ses biens, refusant d’estimer la valeur de ses propriétés, malgré une relance de la Haute autorité.
A noter également, la nouvelle convocation de François Fillon par les juges, le 30 mai prochain. D’après l’Obs, l’enquête sur les emplois présumés fictifs de sa famille «s’accélère», les magistrats souhaitant cette fois entendre ses réponses détaillées plutôt qu’une déclaration sur l’action de la justice en plein cœur de la campagne présidentielle», comme ce fut le cas lors de sa première comparution, le 14 mars dernier.
Pour vous changer un peu les idées, je vous propose, pour terminer, de jeter un cil à ce long reportage que le Monde consacre aux muriquis du Brésil - des singes qui ne s’agressent jamais et règlent leurs conflits à coups de caresses ou d’évitements. La société des muriquis, nous apprend le Monde, est égalitaire, chez les mâles comme chez les femelles, et même entre mâles et femelles – au point qu’on a l’habitude de les appeler les «singes hippies». Peace and love. Chez les muriquis, pas de «mâle alpha», de mâle dominant. D’après la primatologue Karen Strier, qui les observe depuis 30 ans, «les muriquis nous montrent comment des primates vivant longtemps et dans un cadre social complexe peuvent conserver des relations égalitaires dans une société paisible». «Dans le monde d’aujourd’hui, dit-elle, je vois difficilement meilleure leçon à méditer».
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