
Au menu de cette revue de presse française, l'appel des médias à voter contre Marine Le Pen au second tour de la présidentielle. Les journaux estiment aussi que la victoire d'Emmanuel Macron est inéluctable, mais ils s'interrogent sur l'inconnue Macron. Qu'adviendra-t-il après le 8 mai ? "La vieille politique est morte, vive la cour !", s'exclame Cécile Cornudet dans Les Échos.
À deux jours du second tour de la présidentielle française, la presse presque unanime s’adresse à ses lecteurs. Libération les somme d’ouvrir les yeux. Malgré les tentatives de dédiabolisation, "Marine le Pen n’a pas changé", titre le journal de gauche. Un appel au sursaut relayé en une des Échos, où chacun est invité à "battre l’extrémisme" dimanche 7 mai. Le journal économique évoque une France fracturée, où le barrage contre le FN s’annonce moins fort qu’en 2002. "Stoppons-la", s’insurge aussi L'Humanité. Le journal communiste souhaite que le FN fasse le score le plus faible possible. Un bon résultat "polariserait le débat entre un capitalisme tricolore sauvage et un capitalisme mondialisé impitoyable".
La peur du Front National est aussi relayée par ces étrangers qui vivent en France, "impuissants" disent-ils à Libération, face à la "montée de l’extrême droite".
Macron archifavori
La presse est divisée entre peur de l’extrême droite et l’optimisme d’une victoire d'Emmanuel Macron, tenue pour acquise. "Après le naufrage de Le Pen, Macron archifavori", résume Le Figaro à sa une. Le débat télévisé, mercredi soir, aura montré "les limites de l’insuffisance" de la candidate du Front National, écrit Yves Thréard dans son édito. "Tour à tour agressive, ricanante, injurieuse, elle n’a pas su montrer qu’elle avait l’étoffe d’un président de la République."
Un débat qui a suffi à semer le doute dans le camp FN. Le Parisien est allé à la rencontre de ses électeurs. Sylvain, chômeur de 51 ans, se confie : "Elle a été tellement mauvaise que je me demande même si je ne vais pas m’abstenir".
La presse française continue aussi à donner la parole aux candidats. Dans Le Parisien, Emmanuel Macron déroule son programme et explique que "le champ politique doit aller de la gauche de gouvernement jusqu’aux gaullistes".
Pas assez éclairant pour Cécile Cornudet, des Échos. L’éditorialiste s’interroge : que va-t-il se passer au soir du 8 mai si Emmanuel Macron est élu ? "À la veille du scrutin, jamais mystère n’a été aussi épais sur les intentions du probable prochain président." Quid de la composition du gouvernement, de son parti et de l’existence d'une majorité ? "La vieille politique est morte, vive la cour !", s’exclame-t-elle.
Si l’on ne connaît toujours pas le nom du possible prochain Premier ministre, on sait déjà en revanche où serait célébrée la victoire, dimanche prochain. Par jeu d’élimination, le musée du Louvre, exempt de toute résonnance politique, a été retenu par l’équipe Macron.