
C’est la fin de près de sept longues années de procès : la justice américaine a donné raison à l’auteure Carol Mersch dans l’affaire qui l’opposait à l’État du Texas concernant la propriété de microformes de Bibles qui sont allées sur la Lune.
Elles ne font que 2,5 sur 2,5 centimètres, mais contiennent bien les 783 137 mots anglais de la Bible du roi Jacques (en tout petit, certes). En 1971, trois cents Bibles embarquaient à bord de la mission Apollo 14 sous la forme de microformes – des petites fiches en plastique de la taille d’un timbre. Direction : la Lune.
Seules 101 d’entre elles ont eu le droit d’aller faire un tour sur la surface du satellite de la Terre dans un petit sac porté par l’astronaute Edgar Mitchell. Devenant par la même occasion les "premières Bibles lunaires".
Quarante-six ans plus tard, une dizaine de ces mini-Bibles ont finalement trouvé leur propriétaire après un procès débuté en 2010. L'auteure Carol Mersch a enfin obtenu gain de cause face à l’État du Texas après près de 7 ans de procédure. La justice ayant statué vendredi 31 avril que le créateur des Bibles, John M. Stout, avait bien légué à Madame Mersch ce précieux héritage – une des Bibles lunaires avait été vendue plus de 56 000 dollars (environ 51 000 euros) à New York en 2012.
L’Apollo Prayer League
En 1967, John M. Stout, ingénieur et aumônier à la NASA, voit mourir devant ses yeux deux de ses collègues dans le vaisseau de la mission Apollo 1, prisonnier des flammes lors de son décollage. C’est ce tragique incident qui donne l’idée à John de mettre un peu de religion dans l’Agence spatiale américaine. Un an plus tard, il crée "l’Apollo Prayer League", un groupe de prière pour les astronautes en mission.
Le groupe se fixe un objectif : envoyer pour la première fois une Bible sur la Lune. Pour y parvenir, John M. Stout compte se servir des petits sacs dans lesquels les astronautes en mission sont autorisés à amener des effets personnels. Une seule condition : ne pas emporter plus de 200 grammes environ, impossible donc d’emmener sur la Lune une Bible sous sa forme traditionnelle. L’option des Bibles sur microformes est choisie. Après plusieurs essais, c’est finalement l’astronaute Edgar Mitchell qui porte les Bibles jusqu’à la surface de la Lune.
De retour sur Terre, les microformes sont distribuées à des membres de l’Apollo Prayer League et, pour la majorité, gardées au sein de la famille Stout.
En 2009, John M. Stout, alors retraité, offre une dizaine de mini-Bibles à une auteure qui écrit un livre sur le projet : Carol Mersch. Un an plus tard, l’heureuse propriétaire tente de revendre aux enchères une de ces Bibles, avant de se faire retoquer par l’État du Texas, et le fils de John M. Stout, qui affirme que la santé de son père était fragile au moment du don.
La justice a finalement donné raison à Carol Mersch. Elle a assuré qu’elle donnerait une partie de sa nouvelle collection à des musées ou des séminaires, selon les vœux de l’ancien aumônier de la NASA, décédé en 2016.
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