Lancé le 13 juillet 2008, l'Union pour la Méditerranée (UPM) veut profiter de son premier anniversaire pour relancer ses projets mis entre parenthèses depuis l'offensive militaire d'Israël dans la bande de Gaza en décembre et janvier dernier.
À l’heure où l'Union pour la Méditerranée (UPM) souffle sa première bougie, nombre d’experts dressent un bilan mitigé de l’organisation. Portée sur les fonts baptismaux le 13 juillet 2008 dans le but de convertir l'espace méditerranéen en zone de paix via des projets énergétiques et environnementaux, l’UPM a connu lors de sa première année d’existence de nombreux blocages dus, notamment, à l'intervention militaire israélienne dans la bande de Gaza à la fin de l’année 2008.
"Le vrai bilan, ce sera l'UPM deux ans après", fait valoir Gilles Mentré, conseiller des questions économiques et financières auprès de la présidence française, pour qui le sommet de juillet 2010 constituera un véritable test. "C’est là qu'il faudra rendre des comptes", a-t-il ajouté.
Il y a un an pourtant, la création de l’UPM suscitait bien des espoirs. D’aucuns se félicitaient de voir, pour la première fois depuis l’irruption, il y a 60 ans, du conflit proche-oriental, des chefs d’Etat et de gouvernement de pays arabes et d’Israël s’asseoir autour d’une même table. Seulement voilà, le 27 décembre 2008, Tsahal menait ses premiers raids contre la bande de Gaza, mettant ainsi entre parenthèses plusieurs initiatives lancées par l’Union. Sans toutefois compromettre définitivement les objectifs de l’UPM.
De fait, une logique d'"union de projets" et de solidarités concrètes semble s'être substituée à l'espoir d'avancées rapides du processus de paix israélo-palestinien. "Une union de projets concrets" a été mise sur pied pour aboutir "à un projet d'union à plus long terme", résume Dominique Baudis, président de l'Institut du monde arabe (IMA).
Faire progresser la cause de la paix
"On ne va pas régler le problème israélo-palestinien, celui de Chypre ou du Sahara occidental uniquement en parlant de la dépollution de la Méditerranée. Mais ça peut contribuer à faire progresser la cause de la paix et du développement", estime de son côté Henri Guaino, conseiller spécial de l'Elysée.
Outre les premiers projets environnementaux (solaire, eau, urbanisme durable, etc.) qui ont vu le jour durant l’année écoulée, un plan solaire prévoyant la création sur le pourtour méditerranéen de 130 centrales à l'horizon 2020 a été lancé.
Preuve de la relance progressive de l’organisation, une réunion ministérielle euro-méditerranéenne sur le développement durable a été organisée fin juin à Paris. Et le 7 juillet, les ministres des Finances de l'UPM se sont réunis à Bruxelles. Un conclave à l’issue duquel la ministre française des Finances, Christine Lagarde, a pu constater que “le développement des uns ne peut se faire sans le développement les autres".
Six réunions ministérielles, dont une des ministres des Affaires étrangères, devraient encore se tenir d'ici la fin d’année. Si rien ne vient de nouveau perturber le retour de la coopération.