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"Le Pen, l'euro, le mélimélo"

Au menu de cette revue de presse française du lundi 1er mai : les manifestations des syndicats en ordre dispersé, à moins d’une semaine du second tour de la présidentielle. La campagne est dans sa toute dernière ligne droite – et c’est assez chaotique.

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Au menu de cette revue de presse française, les nombreuses mobilisations attendues en cette Journée internationale des travailleurs, à moins d’une semaine du second tour de la présidentielle.
Pour la première fois depuis 2012, les syndicats vont défiler séparément, la CFDT ayant souhaité manifester pour «faire barrage au Front national», alors que la CGT a choisi de proposer un mot d’ordre plus large, en défendant notamment des revendications sur le pouvoir d’achat et les salaires, d’après Le Figaro. Le quotidien évoque aussi la tenue de deux grands meetings à Paris pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen, tandis que les partisans de cette dernière rendront hommage, comme chaque 1er mai, à Jeanne d’Arc.
Le programme de la journée s'annonce donc chargé, alors que les candidats entament la dernière ligne droite avant le second tour - une période souvent synonyme de «rythme infernal» et d’«improvisation», selon le Huffington Post. Le site estime que cette cuvée 2017 y ajoute «une bonne dose d’opportunisme» et raconte comment «tout se décide désormais à la dernière minute». Cela permettrait aux candidats «de maîtriser (leur) image en surprenant la presse», comme l'a fait Emmanuel Macron en allant jouer au foot à Sarcelles, ou Marine Le Pen avec sa sortie en mer au Grau-du-Roi. Mais cette stratégie peut aussi s'avérer «contre-productive», comme lors de la visite de la candidate du FN hier à l'usine Altéo, où elle a trouvé porte close. Cette visite, destinée à dénoncer les boues rouges toxiques et à donner une teinte écolo à sa campagne, était tellement secrète que personne n'était, semble-t-il, au courant. «Ce qui est important, c'est le fond de mon propos, pas tant les images», a réagi Marine Le Pen, visiblement agacée par la situation.
Son revirement sur la sortie de l’euro suscite beaucoup de questions. D’après L’Opinion, la candidate semble avoir revu sa proposition d'abandonner l’euro - qui était pourtant jusque-là une des promesses majeures de son programme. Dans une interview publiée hier matin, Marine Le Pen a déclaré que «l’euro est mort», tout en affirmant n’avoir «jamais dit que la France sortira[it] de l’euro», mais qu’elle souhaitait  «transformer l’euro monnaie unique en euro monnaie commune». L’euro «mort», donc, pas tout à fait, puisque selon Marine Le Pen il y aurait «coexistence» d’une monnaie nationale et d’une monnaie commune. Le Huffington Post explique ce «mélimélo» par le fait que seuls 28% des Français se déclarent favorables à la sortie de l'euro. La donnée aurait poussé Marine Le Pen à  édulcorer» et à «renvoyer aux calendes grecques» ce qui était jusque-là la mesure phare de son programme. Le site évoque un «revirement pressenti depuis plusieurs jours», la profession de foi de Marine Le Pen ne mentionnant «nulle part» la souveraineté monétaire, et l'accord signé samedi avec Nicolas Dupont-Aignan, samedi, précisant que «la transition de la monnaie unique à la monnaie commune n'est pas un préalable à toute politique économique». «On est très loin de ce que disait la candidate au mois de février, quand elle fustigeait 'la monnaie des banquiers'», relève le site.
L’alliance avec Nicolas Dupont-Aignan se soldera par la nomination du souverainiste au poste de Premier ministre, si Marine Le Pen était élue. L’Opinion cite Europe 1, qui affirme que la candidate a aussi promis des circonscriptions au leader de Debout la France. Celui-ci nie, en revanche, avoir noué cette alliance dans le but de faire prendre en charge ses frais de campagne par Marine Le Pen, puisqu’avec 4,6 % des voix, seulement, au premier tour, seuls 800 000 euros lui seront remboursés.
Le Pen-Dupont-Aignan : c'est un ticket contre lequel Jean-Luc Mélenchon a mis en garde ses partisans, hier, en leur demandant de ne pas commettre la «terrible erreur» de voter en faveur de la candidate du FN dimanche prochain – tout en refusant de dire s’il votera lui-même blanc ou pour Emmanuel Macron. Le Monde rapporte que le leader de la France Insoumise a expliqué son refus d’appeler au «front républicain» par le fait que cet appel consisterait, selon lui, à «donner des brevets de pompier à des pyromanes».
Jean-Luc Mélenchon a aussi demandé hier soir à Emmanuel Macron de «retirer» sa réforme du code du travail. Si le Huffington Post juge un tel geste «très peu probable», le site a retenu, en ce jour de fête du travail, quelques idées proposées par le candidat de la France Insoumise et par celui du PS, Benoît Hamon, qu’Emmanuel Macron pourrait accepter d’adopter, «sans pour autant renier son programme social-libéral». Parmi ces idées figurent l'amélioration des conditions de travail, le renforcement de la médecine du travail ou encore la prévention de la pénibilité. «Rien d'effrayant pour une éventuelle majorité progressiste», plaide le site. Emmanuel Macron pour lequel tous ou presque ont les yeux de Chimène – dernier rallié en date, le centriste Jean-Louis Borloo, dont le « soutien enthousiaste », annoncé hier, menacerait la «cohabitation» que les Républicains voudraient imposer au candidat d’En Marche, après les législatives. Lu dans Libération.
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