
Bien qu'interdite par le Kremlin, une manifestation a réuni plusieurs centaines de personnes à travers la Russie, samedi, pour protester contre un éventuel nouveau mandat du président Poutine. Une centaine de personnes ont été arrêtées.
"Nadoïel" - "Nous en avons assez de lui", en russe. C'était le slogan sous lequel se sont regroupés plusieurs centaines de manifestants à travers la Russie, samedi 29 avril, pour manifester leur opposition à un éventuel nouveau mandat du président Vladmir Poutine.
Les rassemblements avaient pourtant été interdits dans plusieurs villes, dont Saint-Pétersbourg, où la police a arrêté une centaine de personnes. "Les policiers ont mis fin aux actions [...] de 100 personnes qui persistaient à troubler l'ordre public", a déclaré la police de la ville, sans préciser si cela signifiait qu'elles avaient été arrêtées. L'organisation OVD-Info, spécialisée dans la surveillance des manifestations, évoque, elle, l'arrestation de plus de 110 manifestants.
Plus de 200 manifestants à Moscou
"Poutine est un usurpateur. Il faut qu'il parte définitivement. Nous en avons assez de lui !", a déclaré à l'AFP un manifestant, Anton Danilov, 35 ans. "Tout va mal. L'éducation, la santé, tout a été détruit et je veux que cela change", a affirmé une autre manifestante, Galina Abramova, 57 ans.
À Moscou, plus de 200 personnes ont marché dans le calme jusqu'aux bâtiments de l'administration présidentielle, dans le centre de la capitale, afin d'y remettre des pétitions, selon des journalistes de l'AFP sur place. Aucune infraction à la loi n'a eu lieu, a affirmé dans un communiqué le ministère de l'Intérieur, qui a estimé à environ 250 le nombre de manifestants.
Poutine candidat en 2018 ?
Le président russe n'a ni confirmé ni infirmé sa participation à l'élection présidentielle prévue en mars 2018. S'il présente sa candidature, Vladimir Poutine briguera alors son quatrième mandat.
Alors que des policiers moscovites rappelaient dans des hauts-parleurs que la manifestation "n'a[vait] pas été autorisée", l'un des organisateurs, Iakov Iermakov, tendait des formulaires aux manifestants pour qu'ils déposent leurs pétitions auprès de l'administration présidentielle. "Notre président est au pouvoir depuis dix-sept ans. Nous pensons que c'est trop long. Notre pays ne se développe pas !", a-t-il dénoncé.
Les manifestants ont répondu à l'appel du mouvement Open Russia, fondé par l'opposant russe en exil et ex-oligarque Mikhaïl Khodorkovski. Des rassemblements ont eu lieu à Moscou, Saint-Pétersbourg, mais aussi dans d'autres villes de Russie, dont Toula, à 200 km au sud de Moscou, où près 20 personnes ont été arrêtées, selon OVD-Info, qui indique également que seize personnes ont aussi été arrêtées à Kérémovo, en Sibérie.
Plus d'un millier de personnes avaient été arrêtées le 26 mars à Moscou lors de rassemblements de l'opposition, pour la plupart interdits par les autorités. Une semaine plus tard, le 2 avril, la police russe avait de nouveau arrêté plusieurs dizaines de manifestants d'opposition ayant à nouveau tenté de manifester à Moscou.
Avec AFP