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"Travaillez, M. Macron"

Au menu de cette revue de presse internationale du mardi 25 avril, les réactions de la presse étrangère : toujours, au premier tour de la présidentielle en France.

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Au menu de cette revue de presse internationale, les analyses de la presse étrangère sur le premier tour de la présidentielle française.
À l’image de la presse française, The Guardian met en garde le candidat d’En Marche : «Emmanuel Macron ne doit rien tenir pour acquis», prévient le journal, qui rapporte que «le discours triomphal» du candidat dimanche soir «a ouvert la discussion, en France, sur la difficulté du défi auquel il est confronté». The Guardian évoque «un pays plus fracturé que jamais», marqué lui aussi par les mêmes «divisions sociales réelles» qui sont apparues au grand jour lors du Brexit et de la présidentielle américaine. Ces divisions ont produit un message fort de la part des électeurs qui luttent pour boucler leur fin de mois, qui se sentent oubliés, mis de côté et ont manifesté leur colère en mettant les partis traditionnels hors-jeu. «Emmanuel Macron, conseille le journal, doit sortir de sa zone de confort pour comprendre ces divisions et s’adresser à ces électeurs-là». Des électeurs à qui n’aura sans doute pas échappé la «gaffe» de la fête donnée le soir premier tour. «Il faut travailler, M. Macron, et encore travailler», lance The New York Times en faisant part de ses interrogations sur les chances de victoire de ce candidat «issu de l’élite scolaire française, ancien banquier d’affaires et ancien ministre de l’Économie d’un président socialiste», «à un moment où les Français manifestent leur dégoût de la politique traditionnelle», en anglais dans le texte : «politics as usual».
Bruxelles, pour sa part, ne fait de mystère sur sa préférence pour Emmanuel Macron. Politico relève que «le soutien enthousiaste» de l’UE en faveur du candidat d'En Marche «rompt avec la tradition» consistant à «ne pas s’ingérer dans les affaires nationales». Un soutien dont les institutions européennes auraient toutefois conscience qu’il risque de provoquer un «retour de bâton» chez les électeurs français, selon le site. Il rapporte qu’un journaliste de la télé publique russe n’a pas manqué d’interpeller directement la chef de la diplomatie européenne sur son tweet de dimanche soir, dans lequel Federica Mogherini saluait en Emmanuel Macron «l’espoir et le futur de notre génération». «Si la Russie s’était permis de qualifier l’une ou l’autre candidat d’espoir pour le futur de notre génération, aurait-elle été accusée de s’ingérer dans les élections françaises?», a lancé un journaliste russe, après avoir rappelé que presqu’autant d’électeurs français voient en Marine Le Pen «l’espoir et le futur» de leur génération. Réponse de Federica Mogherini, citée par Politico : «Serguei, veux-tu répondre à cette question?». Elle s'adressait à Serguei Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russe, qui se tenait à ses côtés à ce moment-là.
Emmanuel Macron reçoit aussi le soutien de la presse allemande. «Quelque chose de nouveau commence», annonce Die Welt, qui voit dans sa présence au second tour, ainsi que dans l’élimination des candidats des Républicains et du PS, l’envie des électeurs français de voir apparaître de «nouveaux visages». Le quotidien allemand compare même le candidat d'En Marche à Barack Obama, poussé par le même «vent du changement» que celui qui souffla en 2008 sur la campagne américaine, et sur qui repose une même «tâche titanesque», selon Die Welt. Le journal recommande donc au jeune Macron de garder à l’esprit, dès le début de son mandat, s’il est élu, le décalage qu’il peut exister entre les paroles et les actes», de ne pas rejoindre «la longue série des présidents qui ont promis beaucoup et fait très peu», contribuant à son tour à «discréditer un peu plus le système traditionnel», et donc à «renforcer encore le Front national».
D’ici là, il reste encore près de deux semaines de campagne, rappelle The Straits Times à Singapour. «La campagne des jours à venir sera à la fois brutale et éprouvante», prévient le journal, qui juge Marine Le Pen «bien meilleure en campagne qu’Emmanuel Macron», qui n’a jamais été élu et n’a jamais fait campagne. La patronne du FN dont les soutiens «très fidèles et disciplinés» se rendront sans faute aux urnes le 7 mai, contrairement aux électeurs potentiels de son rival, jugés «moins loyaux». Le novice Emmanuel Macron, dont la jeunesse est évoquée dans un dessin de Hic pour El Watan. On y voit le nouveau président qui a pris place dans le véhicule officiel, escorté par une escouade motorisée. «Bébé à bord», prévient le panneau ventouse. À 39 ans, Emmanuel Macron «pourrait être le plus jeune président français».
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