La justice française a confirmé vendredi la fermeture de la mosquée de Torcy, en Seine-et-Marne, "où étaient prônées une idéologie radicale ainsi que des incitations au jihad". L'association gérant le lieu de culte a l'intention de faire appel.
Le tribunal administratif de Melun a confirmé, vendredi 21 avril, la fermeture de la mosquée de Torcy (Seine-et-Marne), en déboutant de sa demande l'association Rahma, gérant ce lieu de culte.
Installée depuis 2003 dans la commune de Torcy, cette mosquée qui pouvait accueillir jusqu'à 500 fidèles avait fait l'objet d'un arrêté de fermeture administrative le 10 avril au motif qu'elle était devenue depuis plusieurs années "un lieu de culte où étaient prônées une idéologie radicale ainsi que des incitations au jihad".
Selon l'arrêté, deux imams y officiant ont "explicitement légitimé le jihad armé" en 2016 et 2017 et "apporté leur soutien aux fidèles de la mosquée mis en cause dans le cadre du démantèlement de la cellule terroriste dite 'de Cannes-Torcy'", dont le procès-fleuve a débuté jeudi à Paris. Vingt hommes, suspectés d'appartenir à cette filière jihadiste décrite par les services antiterroristes comme la plus dangereuse démantelée en France depuis les attaques du GIA algérien dans les années 1990, y sont jugés pour l'attentat contre une épicerie casher en 2012, des projets d'attaques contre des militaires et des départs en Syrie.
"Bonnes relations"
Les avocats de l'association Rahma, William Bourdon et Vincent Brengarth, avaient introduit un recours en référé contre une décision "politique", prise "opportunément quelques jours avant le début du procès concernant la cellule de Cannes-Torcy", et "dans un contexte électoral largement connu". Lors de l'audience vendredi, ils ont fait valoir que "la municipalité de Torcy a toujours entretenu de bonnes relations avec l'association" et que "la mosquée n'a jamais rencontré de problème depuis sa création", selon le texte du jugement.
"Le fait que la mosquée s'inscrive dans la mouvance salafiste ne signifie pas qu'elle préconise le jihad", ont également souligné les défenseurs, avant d'annoncer leur intention de faire appel.
Mais le tribunal, se fondant sur une "note blanche" des renseignements qui a motivé la fermeture, a considéré que l'arrêté préfectoral était "pleinement motivé" et que le préfet n'avait "porté aucune atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale", en l'occurrence la liberté de culte.
Avec AFP