Les Musulmans de Bosnie commémorent ce samedi le massacre de Srebrenica, la pire tuerie en Europe depuis 1945. Perpétré par les forces serbes bosniaques en 1995, le massacre a été qualifié de génocide par la Cour internationale de justice.
AFP - Les Musulmans bosniaques commémorent samedi le 14e anniversaire du génocide de Srebrenica, une cérémonie au cours de laquelle les dépouilles de 534 victimes identifiées seront enterrées au mémorial érigé près de cette ville de l'est de la Bosnie.
Les victimes, âgées de 14 à 75 ans, ont été exhumées de fosses communes de cette région et identifiées par des tests ADN.
Elles seront enterrées au mémorial de Potocari, érigé en 2003 près de Srebrenica, où reposent déjà quelque 3.200 victimes identifiées.
Quelque 8.000 garçons et hommes musulmans ont été tués en juillet 1995 dans la région de Srebrenica (est) par les forces serbes bosniaques. Ce massacre, commis en l'espace de quelque jours, a été qualifié de génocide par la Cour internationale de justice.
Des dizaines de milliers de Musulmans de Bosnie sont attendus aux cérémonies, événement qui devait pour la première fois être commémoré aussi dans les pays de l'Union européenne suite à une résolution adoptée en janvier par le Parlement européen.
Mais en Bosnie, divisée depuis la fin de la guerre de 1992-95 en deux entités, l'une serbe et l'autre croate-musulmane, cette initiative ne fait pas l'unanimité.
Un projet de loi prévoyant une journée de commémoration "dans le pays entier" a été bloqué mercredi au Parlement par les députés serbes bosniaques.
Les autorités serbes bosniaques ont admis en 2004 que les forces serbes avaient massacré quelque 8.000 Musulmans de Srebrenica mais elles ont toutefois condamné la résolution du Parlement européen au motif que la commémoration devait concerner les 100.000 morts du conflit bosniaque.
Un des responsables inculpés pour le massacre de Srebrenica, l'ex-chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, a été arrêté en juillet 2008 à Belgrade après 13 ans de cavale. Il sera jugé par le TPI de génocide, crimes de guerre et crime contre l'humanité.
L'ancien chef militaire des forces serbes bosniaques, Ratko Mladic, inculpé des mêmes chefs d'accusation, est toujours en fuite.