Roman Polanski ne peut toujours pas retourner aux États-Unis afin de mettre un terme à l'affaire de viol d'une mineure de 13 ans, qui le poursuit depuis 40 ans. La justice américaine refuse de garantir au cinéaste qu'il ne sera pas incarcéré.
Roman Polanski peut toujours être arrêté à tout moment s’il met le pied aux États-Unis. Un juge américain a en effet rejeté lundi la demande du cinéaste franco-polonais de pouvoir revenir sans être menacé d'emprisonnement, 40 ans après avoir fui le pays à la suite de l’affaire de viol sur une mineure.
Le juge Scott Gordon "a décidé que les demandes du prévenu ainsi que les requêtes correspondantes sont rejetées", selon une décision écrite du tribunal supérieur de Los Angeles. Concrètement, la décision maintient le statu quo : accusé d'avoir drogué puis violé une adolescente de 13 ans en Californie en 1977, le réalisateur pourra être arrêté s'il revient sur le sol américain.
Par la voix de son avocat Harland Braun, qui a affirmé au tribunal de Los Angeles que le réalisateur de 83 ans avait déjà "purgé sa peine", il a fait savoir en février qu'il voulait revenir aux États-Unis pour mettre fin à l'affaire. Mais seulement à condition d'avoir l'assurance de ne pas être arrêté à son arrivée. Le juge Gordon, lui, a estimé dans sa décision rendue lundi, qu'il n'y avait "pas de base suffisante ou convaincante pour réexaminer ces questions".
"Rapports sexuels illégaux"
"De plus, le conseil du prévenu n'a pas présenté de preuve suffisante, crédible, acceptable ou d'arguments juridiques pour appuyer la réparation demandée", selon la décision de 13 pages. Surtout, Scott Gordon a décidé d'écarter l'hypothèse de discussions "sur des questions sensibles concernant l'affaire Polanski jusqu'à ce qu'il ne soit présent physiquement au tribunal".
À l’époque des faits, Roman Polanski avait plaidé coupable de "rapports sexuels illégaux" en échange de l'abandon des charges de viol, de sodomie et de fourniture d'alcool et de drogue à un mineur, en accord avec le juge. Il a passé 42 jours en détention avant d'être relâché sous caution. En 1978, persuadé qu'un juge allait revenir sur un accord amiable passé avec les procureurs et le renvoyer derrière les barreaux, le Franco-Polonais avait fui en France. Depuis, le réalisateur de "Tess", "Rosemary's Baby" ou "Chinatown", n'est jamais revenu aux États-Unis.
La décision de lundi va sans doute relancer le jeu du chat et de la souris qui dure depuis près de quatre décennies entre Roman Polanski et la justice américaine.
Avec AFP