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Venezuela : coup de force des pro-Maduro, l'opposition crie au coup d'État

La Cour suprême vénézuélienne, favorable au président Maduro, s'est octroyée jeudi les pouvoirs parlementaires. Un véritable "coup d'État" pour le chef du Parlement, qui combat depuis des mois la politique du chef de l'État.

Nouvelle escalade dans la crise politique qui agite le Venezuela depuis la victoire des anti-chavistes aux législatives fin 2015. La Cour suprême vénézuélienne, accusée par l'opposition de servir le pouvoir en place, s'est octroyée jeudi 30 mars les pouvoirs du Parlement, contrôlé par les opposants au gouvernement socialiste de Nicolas Maduro.

"Tant que l'Assemblée nationale sera hors la loi, les compétences parlementaires seront exercées directement par la chambre constitutionnelle (de la Cour suprême)", dit la décision publiée par la plus haute juridiction du pays dans la nuit de mercredi à jeudi.

Depuis janvier 2016, la Cour suprême a déclaré nuls tous les votes du Parlement, en réaction à l'investiture de trois députés anti-chavistes, malgré les soupçons entourant leur élection. Dernière décision en date de la justice, les députés vénézuéliens, majoritairement d'opposition, ont été privés mardi de leur immunité, ce qui les expose à de possibles procès pour haute trahison devant des instances militaires.

"Un coup d'État auto-infligé"

De son côté, l'opposition veut pousser le chef de l'État vers la sortie et exige une élection présidentielle anticipée avant celle prévue en décembre 2018.

Le secrétaire général de l'Organisation des États américains (OEA), Luis Almagro, a par ailleurs dénoncé jeudi "un coup d'État auto-infligé" au Venezuela. Ces décisions représentent "les derniers coups avec lesquels le régime bouleverse l'ordre constitutionnel du pays et met fin à la démocratie", a-t-il dénoncé dans un communiqué, où il regrette que "ce contre quoi nous avions mis en garde s'est malheureusement produit".

Avec AFP