Au menu de cette revue de presse française du lundi 27 mars : le mouvement social en Guyane, le chiffrage du programme d’Emmanuel Macron, "l'oubli" de la culture dans la campagne présidentielle, la rencontre Le Pen-Poutine, l’arrestation à Moscou de centaines d’opposants et le référendum d’Erdogan.
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On commence cette revue de presse française en Guyane. Ce territoire d’Outre-mer connaît un important mouvement social. Un appel à la grève générale a été lancé pour aujourd’hui.
D’après Le Parisien, les Guyanais protestent contre l’insécurité, les difficultés de l’enseignement, de la santé et de l’économie. Alors que le taux de chômage atteint 22%, la population exprime un «ras-le-bol général», auquel le gouvernement a répondu par l’envoi d’une délégation interministérielle, samedi, à Cayenne. L’Humanité parle d’«un mouvement social de très grande ampleur», conduit par l’Union des travailleurs guyanais, qui trouverait son origine dans «l’exaspération de toute une population face au désengagement de l’État, la casse des services publics, la montée de la violence et de l’insécurité». «La Guyane est un territoire ultra militarisé, la Légion étrangère et la gendarmerie surveillent en permanence les installations spatiales de Kourou – et pourtant, l’insécurité est partout», témoigne un habitant, tandis que Le Figaro cite le chiffre d’un homicide par semaine, pour un territoire qui compte 250 000 habitants, mais aussi des dizaines de milliers de clandestins, venus d’Haïti, du Suriname et du Guyana. Le journal mentionne aussi l’augmentation du nombre d’orpailleurs clandestins, la prolifération des mafias de l’or et de la drogue, face auxquelles un collectif de Guyanais cagoulés et vêtus de noir, les «500 frères» auraient décidé d’agir. Le Figaro, toujours, évoque un groupe «accusé de flirter avec les codes d’une milice», mais qui se revendiquerait comme «non violent», et aurait multiplié les «coups d’éclat», ces derniers jours, pour dénoncer la violence en Guyane - comme la fermeture, il y a 4 jours, de la mairie de Cayenne, d’une banque et d’un magasin ne respectant pas l’appel à la grève générale.
Ce mouvement social a été commenté par les candidats à la présidentielle, dont Emmanuel Macron - qui a expliqué que «bloquer le fonctionnement de l'île ne (pouvait) être une réponse». Une déclaration lancée depuis la Réunion, qui contrairement à la Guyane, est bien une île - voilà pour la boulette. Ce ne sont cependant pas à ses notions de géographie que se sont intéressés Les Échos, mais au chiffrage de son programme. Le candidat d’En Marche! revendique 15 milliards de dépenses nouvelles, dont 1 milliard, seulement, pour le service militaire d’un mois qu’il veut mettre en place, et promet 60 milliards d’économies - des chiffres jugés trop «flous» par plusieurs cercles d’experts, dont le prestigieux institut Montaigne. Ce manque de précision risque de ne pas dissiper les doutes des indécis, encore très nombreux à moins d’un mois du premier tour, d’après le Parisien, qui en a rencontré plusieurs, sur un marché de la capitale - des indécis de gauche, des hésitants de droite, des désenchantés qui annoncent qu’ils voteront blanc et de futurs abstentionnistes, comme l’ex-sarkozyste Hervé, 58 ans, qui déclare qu’«aucun candidat n’est au-dessus de l’autre». «Enlever un Bozo pour mettre à la place un super-Bozo, je refuse».
Le Parisien qui poursuit son exploration des thèmes de campagne. Au menu ce matin, la question de la dépendance. «Qui va s’occuper de nos anciens?», demande le journal, qui rappelle que le nombre de personnes âgées dépendantes en France augmente inexorablement, et que cette question, qui est «au cœur des préoccupations des Français», est pourtant peu abordée dans cette campagne, tout comme serait trop peu évoquée la question de la culture, au grand regret de Libération, qui estime que « les propositions (des candidats) ne sont pas à la hauteur des enjeux», à un moment où «l’explosion numérique a profondément bouleversé le secteur». «Le milieu culturel attend toujours que les candidats s’intéresse à lui», prévient Libé, tandis que L’Opinion dénonce le manque de propositions et l’absence de vision, à gauche comme à droite, pour les ouvriers – une «classe ouvrière» décrite comme oubliée et «déboussolée, pour le plus grand profit électoral du Front national» de Marine Le Pen.
Celle-ci a rencontré Vladimir Poutine, vendredi dernier. Cette entrevue avec le président russe aurait enfin offert à la patronne du FN «une grande caution internationale», selon Le Figaro, qui juge cette rencontre « décisive pour celle qui doit construire sa crédibilité présidentielle». «Poutine n’a pas bonne presse en France? Tant mieux ! Elle qui dénonce le «système» y voit une preuve supplémentaire de la rupture qu’elle veut incarner. Cela lui permet de s’associer au président russe dans le camp des croyants de la nation, en enfermant tous les autres dirigeants français dans le camp des dévots de la mondialisation». Et si Poutine n’a pas bonne presse, les centaines d’arrestations, hier, de manifestants, dont l’opposant et candidat à la présidentielle de 2018, Alexeï Navalny, ne vont pas ne pas arranger l’affaire. D’après Le Monde, des milliers de personnes se sont rassemblées à Moscou et dans plusieurs villes du pays pour dénoncer la corruption du pouvoir.
Recep Tayip Erdogan non plus n’a pas «bonne presse», notamment en France, où Le Figaro s’inquiète de sa «surenchère nationaliste contre l’Europe». Pour gagner le référendum du 16 avril qui doit renforcer ses pouvoirs, le président turc a choisi de galvaniser les foules en s’en prenant à l’Union européenne, qu’il menace à présent de «rupture». La Croix a rencontré ses partisans – des fidèles de l’AKP, le parti présidentiel islamiste, qu’on voit à la une du journal, lors d’une manifestation de soutien en Allemagne.
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