Les pays de la coalition anti-EI se sont réunis mercredi à Washington. Le chef de la diplomatie américaine a promis la "mort" prochaine d'Al-Baghdadi. La France, elle, espère que l'administration Trump précisera ses positions sur la Syrie d’ici peu.
Pour la première fois depuis l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche, les représentants des 68 pays de la coalition internationale contre le groupe terroriste État islamique (EI) se sont réunis, mercredi 22 mars, à Washington.
Rex Tillerson, le nouveau chef de la diplomatie américaine, a dénoncé une "force mondiale du mal" et a promis la "mort" prochaine du chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi. "Ce n'est qu'une question de temps", a assuré le secrétaire d’État. Et à ceux qui s'inquièteraient d'un désengagement américain au Moyen-Orient, il a affirmé que "vaincre l'EI était l'objectif numéro un des États-Unis dans la région".
Des "zones temporaires de stabilité"
"Les États-Unis vont intensifier la pression contre l’EIIL (ancien sigle de l'EI, NDLR) et Al-Qaïda et vont œuvrer à l'établissement de zones temporaires de stabilité, grâce à des cessez-le-feu, afin de permettre aux réfugiés de rentrer chez eux", a déclaré Rex Tillerson, sans préciser où ces zones de sécurité seraient délimitées.
Il a aussi prié les membres de la coalition de tenir leurs engagements financiers pour aider à sécuriser et reconstruire les zones d'où les combattants de l'EI ont été chassés. Les États-Unis apporteront leur écot, mais les conditions requièrent que leurs alliés rehaussent leur contribution militaire et financière pour vaincre l'EI, a-t-il précisé.
Le ministre des Affaires étrangères américain a par ailleurs déclaré que le flux de combattants étrangers se rendant en Irak ou en Syrie avait diminué de 90 % au cours de l'année écoulée. Le Premier ministre irakien, Haïdar al-Abadi, a assuré que son pays se trouvait désormais en mesure de "détruire" le groupe EI.
Paris s'impatiente
La France, de son côté, attend que l’administration Trump précise ses positions sur la Syrie d’ici le mois d’avril. "Je sens une difficulté à arbitrer" de la nouvelle administration américaine sur le choix de la force qui doit mener l'offensive sur Raqqa, la capitale de facto du groupe EI, et le statut futur de la ville et des autres territoires syriens libérés, a indiqué Jean-Marc Ayrault, ministre français des Affaires étrangères.
La France estime que Raqqa ne devra pas être remise aux forces du régime syrien après sa libération, mais aimerait qu'elle soit plutôt administrée par des "forces de l'opposition modérée", selon Jean-Marc Ayrault. "On ne va pas mettre d'autres forces terroristes à la place. Sous-entendu, on ne va pas mettre des représentants du régime de Bachar al-Assad à la place", a-t-il indiqué. Il faut que les États-Unis "précisent" leurs positions dans les négociations en cours à Genève pour tenter de trouver une solution politique à la crise syrienne, a ajouté le chef de la diplomatie.
L'administration américaine n'a pas encore décidé quelle force elle soutiendrait pour reprendre Raqqa. Les militaires américains penchent vers la coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS), mais la Turquie s'y oppose. Elle considère les milices kurdes YPG, fer de lance des FDS, comme une organisation terroriste menaçant sa sécurité.
Sur le terrain, plus de 40 civils ont été tués ces dernières 48 heures en Syrie dans des raids aériens probablement menés par la coalition commandée par les États-Unis.
Avec AFP et Reuters