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Jean-Luc Mélenchon a exhorté samedi ses partisans à "une insurrection citoyenne contre la monarchie présidentielle", à l'issue de sa marche pour la VIe République, qui a réuni 130 000 personnes, selon les organisateurs.

Dans un discours au ton très anti-européen et anti-FN, le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a exhorté samedi 18 mars ses partisans à "une insurrection citoyenne contre la monarchie présidentielle", à l'issue de sa marche pour la VIe République.

"Ceci n'est pas seulement un événement extraordinaire, à l'intérieur d'une campagne électorale, comme jamais on n'en a vue (...), c'est une insurrection citoyenne contre la monarchie présidentielle", a lancé le candidat à la foule qui lui a répondu "résistance".

Quelque 130 000 personnes, selon les organisateurs, étaient rassemblées place de la République à Paris. La police n'a de son côté publié aucun chiffre.

"Négation de la volonté du peuple"

Debout sur une petite estrade, semblable à un ring, face à des militants agitant pour certains des drapeaux bleu blanc rouge, Jean-Luc Mélenchon a harangué la foule pendant un peu plus d'une heure.

"Nous voici pour proposer la VIe République sur cette place où fut annoncée la Ve, dont nous voulons tourner la page", a lancé le candidat, jugeant l'heure "grave", entre l'extrême droite et la droite et "les serviteurs de l'argent roi", qui risqueraient de mener le pays à la "dislocation".

Concernant l'Europe, il a fustigé une "négation de la volonté du peuple" et une "compétition sans fin entre les peuples, de sorte que partout sont encouragés les nationalismes les plus aveuglés".

Pour lui, "si tant de décisions destructrices ont été prises", c'est à cause de la Constitution actuelle, "taillée sur mesure pour un homme exceptionnel dans des circonstances exceptionnelles".

"Il faut faire cette révolution citoyenne", a-t-il estimé, avant de lancer : "Les gens ! Les gens, écoutez : il faut que les bulletins de vote donnent le coup de balai qui les fasse, tous sans exception, dégager", mot d'ordre aussitôt repris par la foule.

Ambiance bon enfant dans le cortège

Plus tôt, dans le cortège, certains ont scandé dans une ambiance bon enfant : "on vote, ils dégagent" ou "fin de la monarchie présidentielle", mais aussi quelques "Fillon rend le pognon". Une pancarte annonçait : "La politique c'est pas les affaires, c'est NOTRE affaire".

"On a une chance formidable de changer la donne. Sur le terrain, on a des retours énormes, contrairement aux sondages. On espère être au second tour", commente Nordine Jouira, responsable associatif de 35 ans, qui voulait y croire.

Venu de Nancy, ce militant, candidat LFI aux législatives en Lorraine, "veut sortir par le haut de cette crise institutionnelle qu'on vit depuis plusieurs années".

Comme lui, Jean-Baptiste Dressayre, 21 ans, arrivé de Toulouse dans "un bus insoumis", ne croyait "pas trop aux sondages" qui donnent Jean-Luc Mélenchon cinquième, juste derrière le socialiste Benoît Hamon.

Avec AFP