
Au lendemain du retour précipité du président Hu Jintao en Chine, Urumqi semble avoir renoué avec le calme. Le correspondant de FRANCE 24, Joris Zylberman, raconte la situation au cœur de la capitale du Xinjiang.
AFP - Les plus hauts dirigeants du Parti communiste chinois qui se sont réunis mercredi autour du président Hu Jintao ont promis des "punitions sévères" aux responsables des émeutes interethniques d'Urumqi au Xinjiang, a annoncé jeudi l'agence Chine Nouvelle.
Il s'agit de la première réaction de la direction du Parti et de l'Etat chinois depuis les émeutes opposant Ouïghours et Hans qui ont fait au moins 156 morts dans la capitale de la région automone du nord-ouest de la Chine dimanche, selon un bilan officiel.
Ces émeutes sont les plus graves en Chine depuis des décennies.
Le président Hu, qui a dû écourter une visite en Italie où il devait participer au G8, est rentré mercredi en Chine en raison de la situation, et a réuni en soirée les membres du Comité permanent du Bureau politique du Parti communiste chinois, la plus haute instance dirigeante de Chine, a expliqué l'agence officielle.
La stabilité au Xinjiang "est la tâche la plus importante et la plus pressante", selon un commmuniqué publié après la réunion au sommet et cité par l'agence.
La direction communiste, qui compte neuf membres, a également promis "des punitions sévères", conformément à la loi, pour les coupables, selon Chine Nouvelle.
Mercredi soir, le chef du parti communiste d'Urumqi, Li Zhi, avait affirmé que toute personne coupable de meurtre lors des troubles dans la capitale régionale du Xinjiang serait condamnée à mort, au cours d'une conférence de presse télévisée.
Dans le même temps, le maire d'Urumqi, Jerla Isamudin, avait assuré que "les autorités contrôlent la situation".
Jeudi la situation semblait en effet retrouver un semblant de normalité à Urumqi, selon les correspondants de l'AFP. Mais la ville de deux millions d'habitants était sillonnée par des convois des forces armées.
Sensiblement moins nombreux que la veille, militaires et policiers anti-émeutes continuaient néanmoins de séparer physiquement les quartiers des Hans, l'ethnie majoritaire en Chine, des Ouïghours, les musulmans turcophones composant la principale minorité du Xinjiang.
Le Congrès mondial ouïghour, de la dissidente en exil Rebiya Kadeer, a affirmé qu'entre 600 et 800 personnes avaient été tuées dans les violences.