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Le G8 et les pays émergents vont tenter de s'entendre sur le climat

Réuni à L'Aquila en Italie, le G8 s'apprête à accueillir les dirigeants des pays émergents afin d'évoquer la délicate question du climat, malgré l'absence du dirigeant chinois dont le pays se place au premier rang des pollueurs.

La journée s’annonce très délicate pour les pays du G8, qui vont tenter de convaincre les pays émergents du G5 (Chine, Brésil, Inde, Mexique et Afrique du Sud) de leur emboîter le pas dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Dans une déclaration commune, les États-Unis, la Russie, le Japon, le Canada, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Italie se sont engagés, mercredi, à diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre "d'ici à 2050". Objectif : limiter le réchauffement global à 2°C. Des mesures jugées insuffisantes par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

Mais pour montrer le bon exemple, les huit plus grandes puissances de la planète ont déclaré vouloir atteindre, sur leur propre territoire, une réduction de "80% ou plus". Non sans mal.

"La Russie a dit que ces chiffres étaient impossible à obtenir d'ici 2050 et ne veut pas sacrifier sa croissance économique pour les émissions de gaz à effet de serre", explique Alexis Masciarelli, envoyé spécial de FRANCE 24 à L’Aquila, où se tient le sommet du G8.

Une position partagée par l’Inde et le Chine, qui ont d’ores et déjà refusé de réduire de moitié leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050.

Prévues en début d'après-midi sous la présidence du président américain Barack Obama, les discussions sur le climat ne se présentent donc pas sous les meilleurs auspices.

En l’absence de Hu Jintao

La Chine, devenue le premier pollueur de la planète en 2008, avait été identifiée comme "le candidat le plus difficile à convaincre pour atteindre cette cible de 50 % de réduction", rappelle Alexis Masciarelli, citant les propos du président du Conseil italien, Silvio Berlusconi.

L’absence du président chinois Hu Jintao, qui a préféré rentrer dans son pays afin de s’occuper des troubles qui secouent la province du Xinjiang, n’a pas arrangé les choses.

De leur côté, les négociateurs indiens ont fait savoir que les pays du G5 attendaient une aide financière de la part des pays industrialisés pour faire face aux inondations, sécheresses et la montée du niveau des océans dans leurs pays. Depuis le début de la révolution industrielle, la température à l’échelle planétaire a augmenté de 0,7°C.

Les treize pays, rejoint par l’Égypte, chargée de représenter les pays arabes, se pencheront également sur l’après-crise.


"C'est important d'accorder des moyens mais c'est encore plus important de tenir ses promesses", a fait valoir le président mexicain, Felipe Calderon, qui en a profité pour dénoncer, au passage, les "méthodes protectionnistes" de son voisin américain qui entravent, selon lui, la reprise. Certains pays riches espèrent "que la crise se termine pour, au final, ne rien changer", a renchéri, sans les citer, le dirigeant brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva. Une façon pour les pays émergents de signifier au G8 leurs attentes.

Une monnaie alternative au dollar ?

Un accord commercial semblait se dessiner, jeudi, entre le G8 et les pays émergents, qui souhaitent conclure les négociations de Doha sur la libéralisation du commerce "en 2010" et s'engagent à "résister au protectionnisme", dans leur projet de déclaration.


Les chefs d’État réunis à L’Aquila se sont également engagés à ne pas recourir à la dévaluation de monnaies concurrentes et ont prôné un système financier international stable. De son côté, Pékin a insisté sur la création d’un système monétaire plus diversifié. Les pays estiment en effet avoir été les victimes de la cupidité des grandes banques américaines et européennes durant la crise financière.

Le Brésil, l’Inde et la Chine ont donc proposé la mise en place d'une autre monnaie afin d’éviter une nouvelle crise et de développer leurs échanges commerciaux.