Au menu de cette revue de presse internationale, lundi 13 mars, les tensions entre la Turquie et les Pays-Bas, qui ont refusé la visite de deux ministres faisant campagne pour le "oui" au référendum d’Erdogan, le renvoi d’un procureur très indépendant aux États-Unis. Le départ de la présidente Park en Corée du sud. Et les vertus de la méditation de pleine conscience.
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Au menu de cette revue de presse internationale, les tensions entre la Turquie et les Pays-Bas, qui ont interdit la visite de deux ministres turcs pour un meeting de soutien au président Erdogan, samedi, à Rotterdam.
"Les Pays-Bas vont payer", titre lundi matin la version anglophone d’Hurriyet - une citation du président turc, qui a évoqué "les vestiges du nazisme" pour dénoncer la décision des Néerlandais, les menaçant à présent de sanctions. Ankara a bouclé l’ambassade et le consulat néerlandais, officiellement pour "raisons de sécurité", des dizaines de Turcs des Pays-Bas ont manifesté contre la décision des autorités. "Jamais auparavant la Turquie ne s’était retrouvée dans une telle position", s’indigne le quotidien turc, qui explique ces tensions par les "enjeux intérieurs" à la fois aux Pays-Bas et en Turquie, par ailleurs tous deux membres de l’Otan. Aux Pays-Bas, où des législatives ont lieu mercredi, au terme d’une campagne où il a beaucoup été question de l’islam – un thème mis au premier plan par le parti d’extrême droite de Geert Wilders, dont les sondages annoncent la percée, et en Turquie, où d’autres sondages prédisent un résultat serré pour le référendum du 16 avril, qui vise à étendre les pouvoirs de Recep Tayip Erdogan. "L’Europe est prisonnière de sa jalousie et de son racisme, la Turquie en est la victime", assure pour sa part le pro-gouvernemental Daily Sabah, qui juge que ce qui s’est passé samedi aux Pays-Bas "montre que l’Europe est confrontée à une crise qui montre la détérioration et la destruction des valeurs suprêmes et sacrées qui ont fait de ce continent le centre névralgique de la civilisation moderne".
De son côté, le gouvernement néerlandais assume sa décision. Pas question de présenter d’éventuelles excuses, a déclaré hier le Premier ministre, Mark Rutte. "La tension est à son comble", commente De Telegraaf, avec une image du divorce entre le dirigeant néerlandais et le président turc. Mais au-delà des déclarations plus ou moins fracassantes, le journal relève la volonté exprimée par La Haye d’engager une "désescalade" de la crise diplomatique en cours. Que faire face à la décision du gouvernement turc de faire campagne dans les pays de l’UE pour le référendum d’avril ? Le problème, relève L’Humanité, c’est que l’Europe, justement, apparaît divisée face à la question. Si les Pays-Bas, mais aussi l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche ont interdit aux ministres turcs de faire campagne chez eux, la France, elle, a autorisé la présence à un meeting, dimanche, du chef de la diplomatie turque, au nom de la liberté de réunion. "La Turquie sait qu’elle peut compter sur son allié indéfectible", critique l’Huma, qui explique la position française par "la coopération sécuritaire entre Paris et Ankara".
Le gouvernement turc n’avait pas apprécié, non plus, l’arrestation, en 2016, aux États-Unis, d’un homme d’affaires turco-iranien accusé de corruption. Celui qui avait supervisé cette arrestation, s’attirant alors les louanges de l’opposition turque, était Preet Bharara, l’ex-procureur fédéral de Manhattan – renvoyé, comme plusieurs autres procureurs fédéraux, par l’Administration Trump. Son cas n’est donc pas isolé, mais la particularité de ce magistrat qui s’est bâti une réputation de combattant indépendant et inflexible de la délinquance en col blanc, c’est que si des soupçons de conflit d’intérêt concernant Donald Trump avaient donné lieu à des poursuites, c’est lui qui aurait hérité du dossier - c’est ce qu’explique The New York Times, qui estime que c’est justement son indépendance, qui coûte aujourd’hui son poste au procureur. D’après The Washington Examiner, Preet Bahrara aurait lui-même laissé entendre, sans le dire explicitement, que son renvoi pouvait être lié à de possibles poursuites contre le nouveau président américain.
En Corée du Sud, l'ex-présidente a enfin quitté le palais présidentiel, dimanche, alors qu'elle aurait dû quitter les lieux dès vendredi. Deux jours après sa destitution historique, l’ex-présidente Park s’est finalement résolue à plier bagage. "Park quitte enfin la Maison Bleue", le nom du palais présidentiel, annonce The Korea Joongang Daily, qui précise que la présidente refuse toujours de reconnaître la décision de de la Cour constitutionnelle de la destituer. Un refus lié au fait que cette destitution signifie la perte de son immunité présidentielle – ce qui implique que des poursuites pénales pour corruption, abus de pouvoir et extorsion, peuvent désormais être engagées à son encontre. Le journal se demande d’ailleurs si l’ex-dirigeante n’a pas tenté de mettre à profit ce laps de temps de deux jours pour détruire certains éléments susceptibles d’être utilisés contre elle. Son attitude, en tout cas, indigne The Korea Times. "Son comportement dans la crise nationale causée par son propre scandale de corruption prouve à quel point elle a été une dirigeante irresponsable".
Tout autre chose, pour terminer - je vous propose de jeter un cil à cet article du Independent, qui revient sur le succès enregistré par la méditation de pleine conscience auprès des enfants. "Dans ce monde où cette valeur centrale qu’est l’empathie est malmenée, cette méthode non seulement réduit le stress et l’anxiété, mais développe le souci des autres auprès des enfants", défend notamment un de ses promoteurs. Hautement recommandé, donc.
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