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France : l'ex-responsable d'une cellule de déradicalisation jugée pour détournement de fonds

Militante associative de Seine-Saint-Denis, Sonia Imloul, ex-responsable d'une des premières cellules de déradicalisation en France, est jugée lundi à Paris pour détournement de fonds, 60 000 euros d'argent public, et travail dissimulé.

Sonia Imloul, éphémère figure médiatique de la déradicalisation et ancienne responsable d'une structure chargée d'accompagner les familles de jeunes tentés par le jihad, est jugée ce lundi 13 mars à Paris, pour détournement de subventions, blanchiment et travail dissimulé.

Les autorités lui reprochent d'avoir détourné des subventions, versées à hauteur de 60 000 euros, et d'avoir employé trois personnes dans sa structure sans leur verser de salaire, ni leur fournir de contrats de travail – l'une a finalement eu un contrat de travail antidaté et dit avoir perçu une somme d'argent.

La structure de Sonia Imloul, militante associative de Seine-Saint-Denis, est l'une des premières à ouvrir en France, à l'été 2014, pour venir en aide aux familles dont les enfants sont partis en Syrie. Baptisée "la Maison de la prévention et de la famille", elle accueille des familles envoyées par la préfecture de police de Paris, dans un appartement loué à Aulnay-sous-Bois. Mais, un an plus tard, la structure met la clef sous la porte, les autorités lui ayant retiré leur soutien.

"Pourquoi les autorités n'ont-elles pas investigué sur le profil de Sonia Imloul ?"

Sur le banc des parties civiles lundi, deux ex-employés ayant alerté les autorités sur les dysfonctionnements de la cellule. Une mère dont la fille était partie en Syrie et qui avait intégré l'association pour suivre les familles de jeunes ayant rejoint ce pays, et Julien Revial, un étudiant recruté par Sonia Imloul, pour l'aider à bâtir le projet et accomplir divers travaux rédactionnels.

Dans un livre "Cellule de déradicalisation, chronique d'une désillusion", le jeune homme dénonce le fonctionnement de la structure, qui "a accueilli plus de journalistes que de familles", selon lui. "Pourquoi les autorités n'ont-elles pas investigué sur le profil de Sonia Imloul ?", explique-t-il à l'AFP. "S'ils l'avaient fait, jamais cette mascarade ne se serait produite."

L'avocat des deux ex-employés, Emmanuel Pire, s'attachera à prouver à l'audience "qu'il s'agissait bien d'une relation de travail et pas de militantisme" liant ses clients à Sonia Imloul. Contactée par l'AFP, l'avocate de Sonia Imloul, Jacqueline Laffont, n'a pas souhaité s'exprimer avant l'audience.

Avec AFP