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Face aux diplomates étrangers, Marine Le Pen souligne sa proximité avec Donald Trump

Dans une allocution qui visait à faire connaître son programme de politique étrangère aux diplomates du monde entier, la candidate du Front national Marine Le Pen a clairement affiché, jeudi, son modèle en la matière : Donald Trump.

Les représentants diplomatiques étrangers le savaient sans doute déjà, mais Marine Le Pen avait visiblement à cœur de souligner le trait. En invitant les diplomates du monde entier, jeudi 23 février, à une conférence intitulée "La politique internationale de la France dans un monde multipolaire", la candidate à l’élection présidentielle a en effet redit sa proximité idéologique avec le nouveau président américain Donald Trump.

Prenant ce dernier comme modèle, Marine Le Pen a ainsi de nouveau annoncé la couleur devant la cinquantaine de diplomates ayant répondu favorablement à son invitation : la défense des intérêts nationaux de la France sera le seul guide de sa politique étrangère.

"Nous ne faisons pas grief aux États-Unis d’affirmer par la voix de son président la primauté de la défense de ses intérêts nationaux. Cela est naturel, légitime et a le mérite de la franchise. Nous connaissons cette règle. Nous l’avons admise parce que nous la préconisons pour la France et la professons pour les nations du monde", a-t-elle affirmé.

Comme le président américain, la présidente du Front national entend défendre un patriotisme économique en luttant contre la mondialisation, fustigeant notamment le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada (Ceta).

"Arrimer la Russie au continent européen"

Marine Le Pen souhaite au contraire promouvoir "un monde d’États-nations" dans lequel "la politique étrangère de la France se décide(rait) à Paris", celle-ci étant aujourd’hui influencée selon elle par Washington, Berlin ou Bruxelles.

La même logique d’indépendance la pousse à vouloir faire sortir la France de l’Otan. "Le nouveau président des États-Unis a lui-même cru utile de relativiser la portée et l’utilité d’une coalition militaire aujourd’hui quelque peu anachronique", justifie-t-elle.

Et à l’image de Donald Trump, Marine Le Pen a enfin réaffirmé son souhait de faire de la Russie un allié incontournable. "Elle est l’un des éléments décisifs de l’équilibre des forces qui peut pacifier la mondialisation", a-t-elle estimé. "La France doit œuvrer à arrimer la Russie au continent européen parce que c’est dans l’ordre du monde et surtout parce qu’il en va de l’intérêt de l’Europe", a-t-elle ajouté, regrettant que la Russie ait été "maltraitée par l’Union européenne" et "par une France vassalisée".

Impossible de savoir ce qu’ont bien pu penser les représentants des États-Unis, de la Chine ou de l’Inde, les diplomates étant tenus à l’écart de la presse. Après le discours de Marine Le Pen, ces derniers ont été conviés dans un salon privé pour une rencontre informelle avec la candidate du FN et ses proches. C’est sans doute dans cette deuxième partie de soirée que se situait le véritable enjeu pour Marine Le Pen.