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Le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné lundi les sept tirs de missile que la Corée du Nord a effectué samedi en faisant fi de l'alourdissement il y a moins d'un mois des sanctions onusiennes à son encontre.

AFP - Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné lundi les tirs de missiles nord-coréens effectués samedi en mer du Japon, estimant qu'ils violaient les résolutions des Nations unies, une décision saluée par l'ambassadeur nippon à l'ONU.

L'ambassadeur de l'Ouganda Ruhakana Rugunda, qui préside le Conseil ce mois-ci, a indiqué dans une déclaration orale que les membres du Conseil "condamnaient et exprimaient leur profonde préoccupation" après ces tirs.

Ils "constituent une violation des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et posent une menace pour la sécurité régionale et internationale", selon cette déclaration.

Le Conseil a réaffirmé que Pyongyang devait "se plier pleinement à ses obligations et aux résolutions correspondantes" et a appelé "toutes les parties à s'abstenir de toute action qui aggraverait la sécurité dans la région".

Il a aussi exprimé l'engagement du Conseil envers une "solution pacifique, diplomatique et politique" et promis de "continuer à suivre de près la situation et à agir de manière appropriée en accord avec la charte de l'ONU".

Le Conseil s'était réuni pour des consultations à huis clos afin de définir une réponse à la nouvelle série de tirs de missiles nord-coréens, malgré l'alourdissement il y a moins d'un mois des sanctions onusiennes à l'encontre de Pyongyang.

Avant de participer à ces consultations entre les 15 membres du Conseil, les ambassadeurs à l'ONU de la France, de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis s'étaient réunis avec leur homologue japonais Yukio Takasu.

Le Conseil a été saisi par le Japon, sur les dents à chaque regain de tension avec Pyongyang en raison de sa proximité géographique et du passif entre les deux pays.

L'ambassadeur japonais s'est immédiatement félicité de cette déclaration. Il a indiqué que lors des débats certains membres avaient souligné la nécessité de mettre la pression sur le régime de Pyongyang, tandis que d'autres avaient estimé qu'il fallait laisser une chance à la voie diplomatique.

Il a ajouté que "le (dernier) acte de provocation de Pyongyang ne devait pas conduire à une escalade de la part des autres pays".

"Le tir (samedi) de sept missiles (par la Corée du Nord) constitue une violation claire des résolutions du Conseil de sécurité", avait dit auparavant l'ambassadeur à l'ONU de la Corée du Sud Park In-kook, dont le pays ne fait pas partie des membres du Conseil.

La Corée du Nord a tiré jeudi dernier quatre missiles dont la portée a été estimée à 120 kilomètres. Samedi, jour de la fête nationale américaine, elle a tiré sept autres missiles d'une portée comprise entre 400 et 500 kilomètres, selon le ministère sud-coréen de la Défense.

Ces nouveaux tirs ont immédiatement été condamnés par la communauté internationale.

Les tensions régionales sont particulièrement aiguës depuis que le régime nord-coréen a mené son deuxième essai nucléaire le 25 mai.

A la suite de cette essai, le Conseil avait adopté à l'unanimité une résolution prévoyant un système renforcé d'inspection des cargaisons aériennes, maritimes et terrestres à destination ou en provenance de Corée du Nord, y compris en haute mer, et un élargissement de l'embargo sur les armes.

Dimanche, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a souligné que les tirs de samedi constituaient des violations flagrantes des résolutions du Conseil, qui "ne contribuent absolument pas" à la reprise des négociations multilatérales (Corée du Nord, Corée du Sud, Chine, Japon, Russie, Etats-Unis) sur le démantèlement de l'arsenal nucléaire nord-coréen.