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La nomination comme ministre de l'Éducation de Betsy DeVos a été confirmée par le Sénat américain mardi, malgré des réticences jusque dans le camp républicain.
"Elle est la moins qualifiée dans un gouvernement historiquement peu qualifié." La milliardaire républicaine Betsy DeVos, nommée par Donald Trump à la tête du département de l'Éducation, a eu droit à un marathon de discours critiques par les démocrates au Sénat ces dernières 24 heures. Mais, comme prévu, le Sénat à majorité républicaine l’a confirmée à son poste mardi 7 février.
Signe du clivage suscité par sa nomination, deux sénatrices républicaines, Susan Collins et Lisa Murkowski, se sont, pour la première fois, opposées à la nomination de Betsy DeVos. Sur 100 sénateurs (dont 52 républicains), 50 ont donc voté pour et 50 contre. Comme l'autorise la Constitution, c'est le vice-président, Mike Pence, qui a apporté la voix décisive.
After careful consideration, and hearing from Alaskans, I will vote against Betsy DeVos for Secretary of Education: https://t.co/u7sNCPUH3d.
— Sen. Lisa Murkowski (@lisamurkowski) 1 février 2017Dès le 23 novembre dernier, l’annonce de la nomination de Betsy DeVos avait inquiété le camp démocrate et les syndicats enseignants. Des craintes renforcées par le grand oral de la républicaine de 59 ans devant les sénateurs le 17 janvier dernier.
"Pensez-vous que si vous n’étiez pas multimilliardaire et si votre famille n’avait pas donné des centaines de millions de dollars au Parti républicain, vous seriez assise ici aujourd’hui ?", avait lancé Bernie Sanders à la milliardaire.
Interrogée par une sénatrice démocrate, la future ministre avait refusé de clairement s'engager à ne pas privatiser les écoles publiques et à ne pas couper d'un centime le budget de l'éducation publique. Elle avait affirmé vouloir donner du "choix" aux parents en matière d'éducation.
Une pro-école privée
Betsy DeVos est notoirement pro-école privée. Dans l’État du Michigan où son mari fut candidat malheureux à l'élection pour le poste de gouverneur en 2006, le couple finance depuis dix ans une cause : le développement des "charter schools", ces écoles privées financées en partie par des fonds publics. Pour Betsy DeVos et pour les promoteurs des "charter schools", ces écoles offrent aux élèves un "choix" alternatif aux écoles publiques qui sont dans la ligne de mire des conservateurs en raison de l'influence des syndicats et de l'impossibilité de licencier les enseignants considérés comme mauvais.
Pour promouvoir le mouvement en faveur des "charter schools" au niveau national, Betsy DeVos a fondé en 2010 l'American Federation for Children, qu'une partie de la gauche soutient par ailleurs. Barack Obama lui-même avait posé les "charters schools" comme des modèles pour les zones difficiles.
Betsy DeVos soutient également le mouvement pour l'éducation à domicile, préférée par de nombreux conservateurs chrétiens à l'éducation laïque. "Je crois fermement que les parents doivent avoir les moyens de choisir le meilleur environnement d'éducation pour leurs propres enfants", a-t-elle dit lors de son audition devant les sénateurs le 17 janvier.
Mais c’est sur la question des armes à l’école que la milliardaire républicaine a le plus déconcerté les sénateurs. Semblant favorable à la présence d’une arme à feu dans certains établissements scolaires, elle a cité l'exemple d'un établissement rural qui en aurait besoin "pour se protéger des ours potentiels".
L'éducation est du ressort des États et des villes, tant pour les programmes que pour l'embauche des enseignants. Mais le secrétaire à l'Éducation supervise un budget annuel de 68 milliards de dollars et est garant de l'application des lois fédérales.
Avec AFP