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Les nouvelles autorités refusent au président déchu le droit d'atterrir

Les nouvelles autorités du Honduras affirment que le président destitué le 28 juin, Manuel Zelaya, qui a annoncé son intention de revenir à Tegucigalpa ce dimanche, se verrait refuser le droit d'atterrir.

AFP - Le Honduras s'est opposé dimanche au retour annoncé du président destitué Manuel Zelaya, interdisant l'atterrissage de son avion, une semaine après le coup d'Etat qui l'a chassé de ce pays d'Amérique centrale.

"L'atterrissage est interdit à l'avion qui amènera l'ex-président", a déclaré à la radio le ministre des Affaires étrangères des nouvelles autorités, Enrique Ortez. "Peu importe qui l'accompagnerait. Quel que soit l'appareil", a-t-il souligné.

L'aéroport international de Tegucigalpa, où le chef d'Etat déchu comptait débarquer, est gardé par un important dispositif militaire. Plus d'une centaine de passagers attendaient des informations sur un report de leur vol, trois compagnies ayant suspendu leurs liaisons.

Zelaya a confirmé son projet de retour samedi soir à Washington, devant l'assemblée générale de l'Organisation des Etats américains (OEA) qui a prononcé l'exclusion du Honduras.

Selon l'ex-ambassadeur du Honduras auprès de l'OEA, Carlos Sosa, son avion devait partir "vers 10h00 (14h00 GMT) de Washington et arriver à Tegucigalpa vers 15h00 locales (21h00 GMT)". Il s'agit d'un vol privé dont la liste de passagers reste à confirmer.

La présidente argentine de gauche Cristina Kirchner a finalement renoncé à faire le voyage. "Nous avons convenu que ce soit l'OEA qui accompagne le président Zelaya au Honduras", a-t-elle précisé.

Des milliers de partisans de Zelaya se préparaient dimanche à se diriger vers l'aéroport, où ils ont été refoulés la veille.

"M. Zelaya n'atterrira peut-être pas à l'aéroport international, peut-être à la base américaine à 80 km de la capitale", a avancé un diplomate étranger encore en poste à Tegucigalpa, contrairement à nombre d'ambassadeurs latino-américains et européens, partis en signe de réprobation.

"On craint évidemment que cela ne dégénère", a commenté un autre diplomate.

Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, a accusé les militaires de vouloir infiltrer des provocateurs dans les rangs des opposants au nouveau gouvernement hondurien, afin de "justifier un bain de sang".

"Je rentre parce que la paix doit revenir", a assuré Zelaya, qui a exhorté ses partisans à l'accueillir "sans arme" et s'est dit "optimiste", soulignant que "tout le monde condamne le coup d'Etat".

Il reste pourtant sous la menace d'une arrestation "dès qu'il posera le pied au Honduras", a répété le chef d'Etat désigné par le Congrès, Roberto Micheletti, dans un entretien samedi soir à la chaîne américaine CNN.

M. Zelaya, au pouvoir depuis 2006, a été renversé pour avoir tenté d'organiser une consultation populaire sur la possibilité de briguer un second mandat présidentiel, démarche déclarée illégale par la Cour suprême.

A Tegucigalpa, la Conférence épiscopale du Honduras, ouvertement hostile à son projet de prolongation de mandat, lui a demandé de renoncer à rentrer dimanche pour éviter un "bain de sang".

Les nouvelles autorités en place au Honduras sont très isolés sur la scène internationale.

Condamnés par l'ONU, l'OEA et l'Union européenne, ils ont automatiquement été privés de l'essentiel des financements internationaux indispensables à leur pays, où 70% de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Et le président vénézuélien Hugo Chavez a annoncé qu'il leur coupait ses envois de pétrole alors qu'il fournit la grande majorité des carburants consommés au Honduras.

Le maintien en place des autorités "dépendra largement de la réaction de la communauté internationale, elles ne peuvent pas résister à de véritables sanctions économiques", a déclaré à l'AFP Mark Weisbrot, co-directeur du Centre de recherche économique et politique de Washington.
 

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