!["Fillon, c'est fini ?" "Fillon, c'est fini ?"](/data/posts/2022/07/22/1658466393_Fillon-c-est-fini.jpg)
Au menu de cette revue de presse française, mercredi 1er février, les nouvelles révélations du Canard Enchaîné sur les emplois présumés fictifs de l’épouse de François Fillon. Les questions sur l’impact politique de cette affaire. Et une autre affaire d’emploi présumé fictif au FN.
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A la Une de la presse française, ce matin, les nouvelles révélations du Canard Enchaîné sur les emplois présumés fictifs de l’épouse de François Fillon.
Le journal satirique affirme que les sommes totales perçues par Penelope Fillon en tant qu’assistante parlementaire de son mari ne sont pas de 500 000 mais de 831 000 euros. Un montant auquel s’ajouteraient les 100 000 euros versés par la Revue des deux mondes. Le Canard Enchaîné assure également que François Fillon a versé 84 000 euros à deux de ses enfants, recrutés comme assistants quand il était sénateur de la Sarthe. «L’addition flambe», ironise le journal, qui a imaginé la ligne de défense de l’ex-Premier ministre devant les enquêteurs: «Mais puisque je vous dit que Penelope n’a rien fait!». «Affaire Fillon: la facture s’alourdit», répète le Parisien, qui explique que cette affaire «percute» sa candidature à la présidentielle. Sa campagne est-elle définitivement «plombée»? Oui, tranche Libération, qui assure que ces nouvelles révélations «pourraient coûter cher» au candidat de la droite. «Pour l’opinion, la cause est entendue: le candidat irréprochable a menti en direct. Il n’y a qu’un précédent récent: la déclaration de Jérôme Cahuzac à l’Assemblée. Fermez le ban». «François Fillon peut-il tenir?». L’Opinion se garde de répondre à la question, mais le dessin de Kak montre son avion de campagne faisant du rase-mottes, prêt à s’écraser. «Comment ça, deuxième moteur en feu?», demande quelqu’un dans l’appareil. «On s’est pris une nouvelle volée de canards», répond le cockpit.
François Fillon dénonce «une opération d’une extrême ampleur, de calomnie très professionnelle, sans précédent sous la Vème République». «La justice est saisie et j'ai confiance en la justice. Je suis confiant, je suis serein et j'attends désormais la fin de cette enquête», a-t-il ajouté, selon The Huffington Post. L’ex-Premier ministre est peut-être serein, mais que se passera-t-il s’il est finalement mis en examen et contraint à renoncer? Le scénario serait «peu probable», d’après l’Obs, qui rappelle qu’une mise en examen est prononcée par un juge d'instruction, que celui-ci est nommé si et seulement s'il est décidé d'ouvrir une information judiciaire à l'issue de l'enquête préliminaire, dont la durée n'est pas limitée dans le temps, et qui vient seulement de commencer. Tout va donc dépendre de la rapidité des enquêteurs du parquet financier, qui semblent déterminés à aller vite. Voilà pour la partie judiciaire. Reste l’affaiblissement politique, d’autant que «plus François Fillon se défend, plus il s’enfonce», selon l’Obs, qui rappelle qu’Alain Juppé a exclu d’être un candidat de recours, et que Nicolas Sarkozy a choisi, jusqu’à présent, de garder le silence.
D’après le Figaro, la droite aurait commencé à envisager des «scénarios d’urgence». «La devise (serait): y penser déjà mais ne pas en parler encore», d’après le journal, qui assure que «des plans B se murmurent déjà, autour des noms de François Baroin, Gérard Larcher, Valérie Pécresse». «Baroin, Juppé, Larcher, Wauquiez, Bertrand? Un grand brainstorming a commencé à droite pour préparer un éventuel après-Fillon», écrivent les Echos, qui racontent ce drôle de climat où «chaque sensibilité soupçonne l’autre de se préparer». «Les cordes lâchent. Le sauve-qui-peut guette . Peut-être François Fillon renoncera-t-il de lui-même, peut-être l’enquête tranchera-t-elle la question, peut-être la droite pourra-t-elle s’épargner un coup de force et une guerre de succession dans la foulée. Peut-être le pire est-il encore évitable, se rassure-t-on comme on peut. François Fillon, candidat qui ne tient plus qu’à un fil». Dans le dessin de Willem pour Libération, on le voit en pleine chute libre, en compagnie de son épouse. «Où est tout le monde?», demande-t-il. «Après les emplois fictifs, les amis fictifs», dit sa femme.
Affaire d’emploi fictif présumé, également, chez Marine Le Pen, qui refuse de restituer les 300 000 euros que lui réclame le Parlement européen. D’après le Monde, la patronne du FN aurait rémunéré, avec des fonds européens, cette fois, son assistante parlementaire, qui aurait en réalité essentiellement travaillé pour le Front national. Une somme que l’eurodéputée, qui parle de «persécution», refuse de rembourser - ce qui pourrait amener le parlement européen à lui retirer la moitié de son salaire ainsi que la totalité de ses frais généraux, lui laissant 3000 euros nets par mois, sur les 10400 reçus normalement.
Soupçonnée elle aussi d’avoir bénéficié d’un emploi fictif entre 2010 et 2016, la collaboratrice mise en cause, Catherine Griset, s’est expliquée devant l’Office européen de lutte anti-fraude. Un interrogatoire auquel l’Obs a eu accès. Que dit-elle? Alors que son contrat stipule qu’elle doit vivre et travailler à Bruxelles, et que les enquêteurs n’ont trouvé ni bail ni contrat d’eau ni d’électricité à son nom, celle-ci explique avoir été logée «par des amis qui avaient une grande maison». Interrogée sur le fait que la liste des entrées et sorties n’a gardé que peu de traces de son passage, par exemple trois heures, seulement, entre le 1er octobre et le 31 décembre 2014, elle indique «être rentrée par le parking, dans la même voiture que madame Le Pen» - ce qui signifierait que les huissiers l’auraient laissée accéder au parlement par l’entrée des députés, ce qui serait «rigoureusement interdit». Selon sa défense, il serait de notoriété publique que «les assistants parlementaires d’autres députés travaillent eux aussi pour leur parti». D’après l’Obs, cinq autres députés FN seraient visés par des mesures de recouvrement de la part du parlement européen, dont Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch, pour un montant total de plus d’un million d’euros.
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