
Près de 500 personnes ont promis d’aller fêter la défaite de Manuel Valls à la Primaire de la gauche dans un bar parisien au nom de circonstance : le "49-3".
49-3, c’est le nom d’un article de loi bien connu qui a permis à Manuel Valls de promulguer la loi Travail sans demander leur avis aux députés. Mais c’est aussi le nom d’un bar dans le XIe arrondissement de Paris, où se retrouvent ce dimanche soir des dizaines, peut-être des centaines d’opposants à l’ex-Premier ministre, sur l’initiative de Julien Bayou, conseiller régional et porte-parole d’Europe Écologie-Les Verts. Sur la page de l’événement Facebook, près de 500 personnes ont promis de s’y rendre, et plus de 1 500 se sont dites “intéressées” par cette soirée où il est expliqué ironiquement que Manuel Valls a été “PAR-FAIT” pendant 5 ans:
“Un état d’urgence utile et donc permanent, des assignations à résidence des militant-e-s pacifistes mais remuants, pour leur éviter d’être éborgnés par les flashballs ou visés par des grenades comme à Sivens… Sans oublier sa gestion constructive des dossiers Notre-Dame-des-Landes, Bure, les sages décisions sur les boues rouges en Méditerranée ou l’humanisme qu’il a démontré dans l’affaire Leonarda et les débats sur le Burkini.. et bien sûr la multiplication des 49-3 courageux, la loi El Khomri… sans oublier le succès éblouissant de sa politique économique.”
“Ce n’est pas du green-washing”
Le clin d’œil à la loi tant décriée vient du fait que le bar propose “49 bières au choix et 3 marques différentes par famille d'alcool”. Une petite cinquantaine de personnes étaient déjà présentes sur place vers 19 h 30, selon Julien Bayou. Contacté par Mashable FR, il se réjouit d’organiser cet événement dans un bar qui symbolise selon lui l’aspect autoritaire du candidat. Mais, il précise avoir “plus de respect pour quelqu’un qui l’utilise comme Rocard que pour quelqu’un qui l’utilise puis se renie”, en référence à la proposition du député de l’Essonne d’abolir le 49-3, qu’il a pourtant utilisé six fois.
Le conseiller régional affirme avoir senti un intérêt de plus en plus fort des écologistes autour de cette primaire, au fur et à mesure que se dégageait la candidature de Benoît Hamon. De nombreux écolos sont, selon lui, allés voter en faveur de l'ancien ministre de l’Éducation “par réelle conviction”. “Ce n’est pas du green-washing, il ne s’agit pas de dire ‘tiens, on va mettre un peu de vert’, c’est tout le paradigme qui change”, argumente Julien Bayou, qui en veut pour preuve sa proposition du revenu universel, ou l’intégration de la lutte contre les pesticides. Les écologistes fêtent donc plus que la défaite de Manuel Valls ce soir. Ils fêtent la victoire d’un homme proche de leurs convictions. De quoi augmenter la pression sur le candidat EELV, Yannick Jadot, pour qu’il se retire au premier tour.
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