
La police a mené jeudi une perquisition dans les locaux de la Revue des deux mondes, à laquelle l'épouse de François Fillon a collaboré. Par ailleurs, les déclarations de patrimoine du candidat à la présidentielle ont été transmises aux enquêteurs.
Une perquisition a eu lieu jeudi soir dans les locaux parisiens de la Revue des deux mondes à laquelle l'épouse de François Fillon a collaboré en 2012 et 2013, ont appris, samedi 28 janvier, Reuters et l’AFP de sources proches de l'enquête, confirmant une information d'Europe 1.
Selon l'une de ces sources, la perquisition s'est déroulée en présence du propriétaire de la revue littéraire, l'homme d'affaires milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière, 76 ans, un ami de longue date de François Fillon. Par ailleurs, les déclarations de patrimoine et d'intérêt effectuées par François Fillon comme député, sénateur et ministre ont été transmises aux enquêteurs, a annoncé la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.
Après les révélations du Canard enchaîné, le parquet national financier a ouvert mercredi une enquête préliminaire pour "détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et recel de ces délits".
Les policiers cherchent à déterminer si Penelope Fillon a bénéficié d'emplois fictifs. Selon l’hebdomadaire satirique, l'épouse du candidat de la droite à la présidentielle aurait touché environ 500 000 euros brut en huit ans comme attachée parlementaire, et 5 000 euros brut par mois pour sa collaboration comme "conseillère littéraire" à la Revue des deux mondes, entre mai 2012 et décembre 2013.
Michel Crépu, ex-directeur de cette publication mensuelle, a déclaré à la presse que l'épouse du candidat de la droite à la présidentielle n'avait rédigé en un peu plus d'un an et demi que " deux ou peut-être trois notes de lecture " de moins d'une page chacune. Mais "à aucun moment (...) je n'ai eu la moindre trace de ce qui pourrait ressembler à un travail de conseiller littéraire", a-t-il ajouté.
Il a été entendu vendredi comme témoin au siège de l'Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales, de même que la journaliste Christine Kelly, auteure de la première biographie de François Fillon.
Toute la question pour le camp Fillon est de savoir si les enquêteurs parviendront à faire rapidement la lumière sur le dossier, le candidat ayant déclaré qu'il renoncerait à la présidentielle d'avril-mai s'il était mis en examen.
À trois mois du premier tour, le vainqueur de la primaire de novembre tient dimanche, à Paris, son meeting de lancement de campagne.