Trois mois après son ouverture, le centre d’accueil de migrants situé porte de la Chapelle, à Paris, est critiqué par des associations qui le jugent inadapté. France 24 est l'une des rares télévisions à y avoir eu accès. Reportage.
C'est sous une bulle que commence le parcours. Chaque jour, 50 hommes, seuls, sont reçus au centre humanitaire de la porte de la Chapelle, dans le nord de Paris, où ils avaient réussi à obtenir un rendez-vous quelques jours plus tôt.
Parmi eux des Soudanais, des Érythréens et une majorité d'Afghans. Jan Stanikzai est l'un deux. Il est arrivé en France il y a sept mois, après avoir traversé l'Iran, la Serbie puis l'Italie. Aujourd'hui, après trois nuits passées dehors, il est enfin pris en charge.
Pendant 20 minutes, mais hors caméra, Jan, aidé d’un traducteur, raconte son parcours à un travailleur social. Une fois enregistré, il est dirigé vers sa chambre. Au préalable, des bénévoles d'Emmaüs lui ont distribué des draps, une trousse de toilette et une carte jaune qui fait office de laissez-passer dans le centre.
Dans chacune des chambres, appelées cabanes, quatre hommes cohabitent et les communautés sont mélangées. "Notre rêve était de venir en France et d'y vivre, affirme Jan. Bien sûr, si la paix revient dans mon pays j'y retournerai. Mais d'abord, ici, je vais essayer d'apprendre la langue parce que c'est indispensable."
Comme Jan, ils sont 400 à être hébergés sur place pendant 5 à 10 jours. Période durant laquelle les bénévoles les aident dans leur démarche de demande d'asile. Depuis son ouverture à la mi-novembre, 3 100 hommes ont séjourné au centre, 2 400 d'entre eux ont été réorientés vers des centres d'accueil de province.