Plusieurs semaines après la fermeture du compte YouTube de la télévision nationale nord-coréenne, le géant de la vidéo en ligne a supprimé la chaîne de deux Youtubeurs, l'un Polonais, l'autre Vietnamien, habitués des vidéos sur la Corée du Nord.
"Votre contenu est incompatible avec la communauté". Voici un extrait du message qu’a reçu le 17 janvier dernier le Youtubeur vietnamien Vũ Nam Phương, qui a vu sa chaîne consacrée à la Corée du Nord – 350 vidéos au compteur –, supprimée par YouTube.
Cinq jours plus tard, ce fut au tour du Youtubeur polonais Emil Truszkowski, lui aussi passionné par la Corée du Nord, de voir son compte mis en suspens avant d’être tout simplement clôturé. "Ma chaîne ‘Pozdro z KRLD’ a d’abord été suspendue aux alentours de 16 h 30 (fuseau horaire du Japon, là où il vit, ndlr.). Vers 20 h, j’ai réalisé que celle-ci n’était plus seulement 'suspendue', mais bien 'clôturée', a confié le vlogueur au site américain spécialisé sur la Corée du Nord NK News.
Ces deux fermetures de chaînes interviennent moins de trois mois après que le réseau social a décidé de bloquer la chaîne YouTube liée à la télévision nationale nord-coréenne, la Télévision centrale coréenne (KCTV). Si YouTube n'avait pas souhaité s'exprimer directement sur les raisons d'une telle fermeture, des sanctions imposées en mars par le département américain du Trésor, interdisant aux entreprises et aux citoyens américains de faire affaire avec le département de la Propagande et de l'Agitation de Pyongyang, avait été avancées pour expliquer leur décision.
Pour le moment, la fermeture de ces deux nouvelles chaînes YouTube reste incompréhensible pour leurs détenteurs, qui affirment n’avoir violé aucune règle de la plateforme vidéo, tant sur le fond que sur la forme, leurs contenus "n’ayant pas non plus bafoué le droit d’auteur". YouTube a de son côté été contacté par Mashable.
YouTube et la Corée du Nord ne faisaient déjà pas bon ménage
Cette affaire fait également écho à la polémique qu'avait suscité en août 2016 la chaîne YouTube d'un autre vlogueur voyage spécialiste de la Corée du Nord, Louis Cole. Le Britannique, qui n'avait toutefois pas vu sa chaîne fermée par les équipes de modération de la plateforme, avait été accusé d'avoir été payé pour faire la propagande de l'État de Kim Jong-un dans ses vidéos.
L'ONG Human Rights Watch n'avait elle aussi pas vu d'un bon œil les déambulations bon-enfant du reporter-amateur : "Louis Cole pense avec arrogance que la petite visite guidée qu’il a faite lui donne le droit de critiquer les portraits 'négatifs' – d’après lui – des médias faits sur la situation à partir du travail de journalistes qui ont justement creusé un peu plus profondément cette visite guidée qu’on voulait leur faire faire", avait déclaré à Mashable Phil Robertson, le directeur adjoint de la section Asie d’Human Rights Watch.
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