Le président nigérien, Mamadou Tandja, qui cherche à prolonger son mandat à la tête du pays, a nommé les nouveaux membres de la Cour constitutionnelle, dissoute lundi. Leurs prédécesseurs s'étaient opposés aux projets du chef de l'État.
AFP - Le président nigérien Mamadou Tandja, qui s'est adjugé les pleins pouvoirs pour tenter de prolonger son mandat, a nommé jeudi sept nouveaux juges au Conseil constitutionnel après avoir limogé leurs prédécesseurs hostiles à ses projets.
Mamadou Tandja, dont le second mandat s'achève en décembre et qui ne peut en briguer un autre, entend soumettre à référendum une révision constitutionnelle qui légaliserait son maintien au pouvoir pour trois ans.
Dans cette perspective, il a remanié lundi son gouvernement et limogé les sept juges de la Cour constitutionnelle qui s'opposaient à son projet de consultation populaire.
Ses différentes initiatives ont suscité les critiques de la communauté internationale, des Nations unies aux Etats-Unis en passant par la France, ancienne puissance coloniale.
"Le président de la République a signé ce jour jeudi 2 juillet 2009 une décision portant nomination des membres de la cour constitutionnelle", indique un communiqué du gouvernement.
Par un décret, il a nommé Bouba Oumarou, magistrat à la retraite, président de la haute juridiction.
"Je ferai usage, et cela sans faiblesse, de tous les pouvoirs que me confèrent les lois et règlements de la République en vue de trouver une solution à cette situation de blocage que certains sont malheureusement fiers de présenter comme le fruit de leur opération de sape", avait prévenu le chef de l'Etat vendredi dernier.
Le président Tandja, qui est âgé de 71 ans, achève le 22 décembre un second mandat de cinq ans, sans possibilité de briguer sa propre succession, aux termes de la constitution en vigueur depuis 1999.
L'opposition nigérienne projette dimanche une marche suivie d'un meeting, après avoir essuyé mercredi un échec lors d'une opération "journée pays mort" dans la capitale Niamey.