
Donald Trump et la majorité républicaine au Congrès ont désigné la loi sur les soins abordables, surnommée Obamacare, comme leur ennemi numéro un. Le président sortant Barack Obama tente de la sauver lors d'un rare déplacement au Congrès, mercredi.
Sus à l'Obamacare. Dominé par les républicains, le Congrès américain, qui a repris ses travaux le 3 janvier, a mis la loi sur les soins abordables tout en haut de sa "kill list". Le président élu, Donald Trump, a apporté un soutien tout en tweets, mercredi 4 janvier, à l'entreprise de déboulonnement de ce dispositif phare de la présidence de Barack Obama. Le milliardaire l'a qualifié de "désastre", relayé par son vice-président Mike Pence, qui a affirmé que "nous sommes concentrés sur un objectif : abroger et remplacer l'Obamacare".
Barack Obama, sentant le danger, a entrepris un rare déplacement, mercredi, au Capitole (siège du Congrès) pour tenter de convaincre les élus de ne pas supprimer purement et simplement sa réforme, qui vise à étendre la couverture de l'assurance maladie au plus grand nombre et notamment aux plus démunis.
Démocrates groggy
Arraché en 2010 à l'issue d'un combat législatif acrimonieux, qui coûta cher aux démocrates, "l'Affordable Care Act" est une pièce centrale du bilan des deux mandats du 44e président américain.
À moins de trois semaines de l'arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump, la priorité de Barack Obama est "de protéger les intérêts de 22 millions d'Américains, dont la couverture santé disparaîtrait" si les républicains supprimaient ce texte, affirme Josh Earnest, son porte-parole.
Les démocrates, encore groggy par la perte de la Maison Blanche doublée d'une sévère défaite dans les deux chambres, ont une marge de manœuvre très limitée pour défendre cette loi.
Ils s'accrochent cependant au fait que la suppression du texte pourrait susciter une vague de mécontentement à travers le pays et que leurs adversaires n'ont pas de véritable projet clé en main pour le remplacer.
Comment remplacer l'Obamacare ?
Malgré le risque politique, les républicains semblent décidés à tourner la page de l'Obamacare, à l'image de Paul Ryan, facilement réélu mardi à la présidence de la Chambre des représentants, qui a ébauché, début 2016, un système présenté comme "moins contraignant".
Mais le fonctionnement du dispositif proposé par Paul Ryan reste entouré de flou. C'est tout le problème des républicains : trouver une alternative crédible. Certains ont suggéré d'en conserver quelques composantes, comme l'interdiction faite aux assureurs de refuser un patient en raison d'un profil jugé trop risqué.
Mais difficile d'en supprimer un pan sans faire s'écrouler tout l'édifice, tant son équilibre financier est fragile.
Une autre hypothèse évoquée et de voter la fin de cette loi mais de reporter de quelques années l'abrogation effective de ses principales composantes.
L'espoir des démocrates pourrait, en définitive, se résumer comme suit : offrir à Trump une victoire politique symbolique avec la suppression de cette loi honnie par le camp conservateur. Mais en conserver, de fait, et sous un autre nom, l'essentiel de l'architecture.
Avec Reuters