Trois à six mois : c'est le temps que mettaient les œufs de dinosaures pour éclore, selon des scientifiques qui viennent de publier les résultats de leur étude. Un temps d'incubation long peut-être responsable de l'extinction de ces vertébrés.
Les bébés dinosaures n’étaient pas pressés de venir au monde. Et c’est peut-être à cause d’eux que leurs parents ont passé un mauvais quart d’heure, il y a 66 millions d’années.
Dans une nouvelle étude publiée mardi 3 janvier dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences, des scientifiques de l’université de Floride affirment avoir identifié la période d’incubation des œufs de dinosaures.
Entre trois et six mois en fonction de l'espèce, soit deux à trois fois plus longtemps que les oiseaux de la même taille. Un désavantage de poids quand, par exemple, un astéroïde s’écrase sur Terre et que les survivants doivent vite se reproduire pour espérer préserver leur espèce.
Lire sur les dents des embryons
Pour parvenir à ces conclusions, l’équipe de Gregory Erickson a mis la main sur de rares fossiles d’œufs de dinosaures récupérés dans le désert de Gobi en Mongolie. Ceux du Protoceratops, pesant près de 200 grammes et ceux de l'Hypacrosaurus, de plus de quatre kilogrammes chacun.
En utilisant les rayons X, les scientifiques sont parvenus à reconstituer la mâchoire des embryons et à "lire" au microscope sur les stries de leurs dents la frise chronologique de leur développement embryonnaire. Oui, apparemment, c’est possible.
"Ce sont les lignes qui apparaissent quand les dents de n’importe quel animal se développe", a expliqué Gregory Erickson, auteur de l’étude, dans un communiqué de presse. "On peut littéralement les compter pour voir combien de temps chacun des dinosaures s’est développé."
Un temps d’incubation long multiplie les risques associés à cette étape fragile de la reproduction. Soumis aux prédateurs, aux aléas climatiques et à la bonne santé de leurs parents, les œufs sont particulièrement vulnérables et beaucoup abandonnent le combat avant même d’éclore. Pas pratique, quand il faut repeupler l'espèce en cas de cataclysme.
"Nous pensons que nos résultats peuvent nous aider à comprendre pourquoi les dinosaures se sont éteints à la fin du Crétacé, alors que les amphibiens, les oiseaux, les mammifères et d’autres reptiles sont parvenus à survivre et prospérer", a expliqué Gregory Erickson.
Pas de chance, Petit-Pied.
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