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"Turquie, la spirale de la violence"

Au menu de cette revue de presse française, lundi 2 janvier, l’attentat, ce week-end, contre une discothèque d’Istanbul. L’ouverture du premier procès des biens mal acquis, les vœux de François Hollande. Et l’entrée en vigueur de la loi Travail.

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A la Une de la presse française, l’attentat, dans la nuit de samedi à dimanche, contre une discothèque d’Istanbul, où un tireur a tué 39 personnes qui fêtaient le Nouvel An.
Le Figaro évoque une «nouvelle épreuve pour la Turquie», touchée, depuis un an, par une «spirale de la violence» - une vague d’attaques terroristes, revendiquées par des groupes armées kurdes ou attribuées au groupe Etat islamique, qui a fait plus de 400 morts. Alors que celle de ce week-end n’a pas été revendiquée, et son auteur toujours en fuite, le chercheur Bayram Balci affirme dans Libération que «tous les éléments, la cible, le mode opératoire, la date, font penser à un attentat du groupe Etat islamique» - un attentat facilité par les carences du renseignement turc, victime des purges qui ont suivi le coup d’Etat manqué, selon Libé, qui rapporte que près de 90% des effectifs des services de renseignement au sein de l’Intérieur ont été écartés. A ce handicap, s’ajoute le temps perdu par Recep Tayip Erdogan, qui a tardé à combattre réellement le groupe Etat islamique, rappelle le géographe Jean-François Pérouse, qui précise que le président turc n’est entré dans «une guerre ouverte» contre l’organisation djihadiste qu’au moment du lancement de l’opération Bouclier de l’Euphrate, soit au mois d’août 2016, seulement. Selon ce chercheur, le fait que le pouvoir «criminalise ses opposants, les hommes politiques, les journalistes, les universitaires, au même titre que ses ennemis armés», constitue «un nivellement» qui rendrait son action contre le terrorisme «difficilement lisible et peu efficace».
En France, il est beaucoup question de l’ouverture aujourd’hui à Paris du procès de Teodorin Obiang, le fils du président de Guinée équatoriale. Celui qui est aussi vice-président du pays, est accusé, entre autres, de détournement de fonds et de corruption, d’après la Croix, qui rapporte que ce procès est une première, en France, contre ceux qui détournent les avoirs des pays pauvres, en Afrique, notamment, pour le placer dans les pays riches - c’est qu’on appelle les «biens mal acquis», et qui dans le cas de Teodorin Obiang, s’élèveraient à plusieurs millions d’euros, détournés sur une partie de la rente pétrolière de la Guinée équatoriale. La Croix, qui parle d’achats somptuaires, notamment l’acquisition d’un hôtel particulier avenue Foch, avec hammam, discothèque, et parc automobile exceptionnel, indique que deux autres familles africaines sont visées par la justice française pour des biens mal acquis: le président congolais Denis Sassou-Nguesso, et l’ancien président gabonais Omar Bongo, mort en 2009. Deux autres présidents également visés par les ONG Transparency International et Sherpa n’ont pas, eux, été poursuivis – l’Angolais Eduardo Dos Santos et le Burkinabé Blaise Compaoré. «L’intérêt supérieur de la France a-t-il prévalu?», demande le journal. «On peut s’interroger. Aucun Saoudien ni Qatarien n’est inquiété en France», répond Thomas Hofnung, l’auteur du «Scandale des biens mal acquis», qui rappelle que les sommes détournées «n’ont pas été perdues pour tout le monde, transitant par des banques françaises, dépensées dans de grands palaces parisiens, ou encore chez de grands couturiers».
Les journaux français reviennent également sur les vœux de François Hollande pour 2017. D’après le Figaro, le président, qui présentait samedi les derniers vœux de son quinquennat, a «multiplié les mises en garde» - «des vœux sombres et inquiets qui dessinent un paysage politique et international cataclysmique», selon le journal, qui évoque notamment la mise en garde de François Hollande contre le Front national.
L’Opinion rapporte que sa patronne, Marine Le Pen, a décidé de se tourner vers son père, et plus précisément vers son micro-parti, Cotelec, pour emprunter les 6 millions d’euros que les banques refusent de lui prêter pour sa campagne. «Quoi, Marine Le Pen emprunterait de l’argent à son père, qu’elle a fait exclure du FN en août 2015, et avec lequel elle n’aurait plus de contact que par avocat interposé?», s’amuse le journal, qui précise que la Cotelec, comme «cotisation électorale», a été créée en 1988 par Jean-Marie Le Pen, et qu’elle fonctionne grâce aux dons et aux prêts des sympathisants du FN – dont l’ancien président «doit adorer qu’on vienne lui manger dans la main après lui avoir montré la porte».
Un mot, pour terminer, d’une nouvelle mesure entrée en vigueur au 1er janvier. C’est la seule mesure parmi celles entrées en application avec la loi El Khomri, qui semble faire l’unanimité, du moins chez les salariés, selon l’Obs/Rue89: la «régulation de l’utilisation des outils numériques», dite aussi droit à la déconnexion. Pas de courriels après le travail, ni pendant les week-ends ou les congés - un droit qui existe déjà dans beaucoup de sociétés, du moins sur le papier, mais qui peut virer au casse-tête dans les entreprises qui pratiquent des horaires un peu particuliers, comme France 24, qui fonctionne 24h/24.
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