Washington va expulser du territoire américain 35 diplomates russes accusés d'ingérence dans le scrutin présidentiel du mois de novembre. En cause : les piratages par la Russie qui auraient aidé l'élection de Donald Trump.
Les États-Unis ont ordonné jeudi 29 décembre l'expulsion de 35 diplomates russes à Washington et San Francisco, accusés d’ingérence dans l’élection présidentielle américaine. Washington a également fermé deux centres russes à New York et dans le Maryland, parmi d'autres mesures. Ces sanctions sont une réponse à des efforts russes visant à "nuire aux intérêts américains", a déclaré le président Barack Obama.
Les 35 diplomates ont 72 heures pour quitter le territoire américain. L’accès aux deux centres leur sera interdit à partir de vendredi midi. Et les sanctions ne s'arrêteront pas là, a ajouté le président américain dans un communiqué, prévenant que les États-Unis prendraient d'autres mesures "au moment que nous choisirons", "y compris des opérations qui ne seront pas révélées au public".
Dans sa déclaration, le président a notamment précisé qu'il sanctionnait le GRU et le FSB, les deux services de renseignement russes, et des entreprises qui ont fourni "un soutien matériel" aux opérations informatiques du GRU. Barack Obama a ajouté qu'un rapport gouvernemental sur l'interférence de Moscou dans le processus électoral 2016 serait transmis au Congrès dans les prochains jours.
Trump ne croit pas aux accusations du camp démocrate
Cela faisait plusieurs semaines que le président américain menaçait Moscou de représailles. "Je pense qu'il ne fait aucun doute que lorsqu'un quelconque gouvernement étranger essaye d'influencer l'intégrité de nos élections [...], nous devons prendre des mesures et c'est ce que nous ferons", avait-il récemment déclaré à la Radio publique nationale (NPR).
Washington accuse notamment des pirates informatiques russes d'avoir dérobé des dizaines de milliers d'emails de responsables démocrates. Ces messages ont ensuite été mis en ligne, jetant une lumière crue sur les délibérations internes du camp démocrate et brouillant le message de sa candidate.
Le Kremlin, de son côté, a dénoncé des mesures contre-productives et nuisibles au rétablissement de liens bilatéraux. "Nous ne sommes pas d'accord avec des affirmations et des accusations infondées à l'égard de la partie russe", a déclaré le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov. Les mots sont forts, Moscou accuse Washington de vouloir "détruire" la relation entre les deux pays. Peskov s'est également interrogé sur l'efficacité de ces sanctions à trois semaines de la fin de mandat de Barack Obama.
Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, souhaite entretenir de meilleures relations avec Moscou et ne cache pas son admiration pour le président Vladimir Poutine. Il avait affirmé qu'il ne "croyait pas" à ces accusations. On ignore si l’homme d’affaires, une fois investi, pourra revenir sur les mesures prises par l’administration sortante.
Avec Reuters et AFP