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"Kabila sauve sa peau... pour l'instant"

Au menu de cette revue de presse, mercredi 21 décembre, les réactions à l'attaque contre un marché de noël, lundi soir à Berlin, qui a fait au moins 12 morts. L’accord conclu entre l’Iran, la Russie et la Turquie sur la Syrie. Et la situation en République démocratique du Congo.

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On commence cette revue de presse internationale à Berlin, où l’attaque, lundi soir, contre un marché de noël, a tué 12 personnes, et blessé 48 autres.
«Berlin relâche l’homme soupçonné d’être l’auteur de l’attaque», annonce The Wall Street Journal, qui rapporte que le conducteur du camion qui a foncé sur la foule, est toujours, lui, dans la nature. «L’attaquant au camion est en liberté, la police a arrêté le mauvais homme», titre The Independent, rappelant que l’attentat a été revendiqué, hier, par le groupe Etat islamique. L’organisation djihadiste a attribué le massacre de Berlin à l’un de ses «soldats», qui aurait suivi ses appels à «cibler les ressortissants de la coalition des Croisés». Cet assassin qui aurait suivi le «sentier de la terreur» évoqué par Der Tagesspiegel, qui montre une Berlinoise venue se recueillir sur les lieux du drame. Un moment de recueillement partagé par Angela Merkel, venue elle aussi rendre hommage aux victimes, et encourager ses compatriotes à continuer à «vivre libres, tous ensemble et dans un esprit d’ouverture». «La chancelière en deuil», écrit Der Tagesspiegel, qui se demande ce matin si Angela Merkel va pouvoir tenir sa promesse de rester fidèle à son engagement en faveur des réfugiés.
D’après le site de la Deutsche Welle, la télévision publique allemande, l’attaque de Berlin va «changer l’Allemagne». Que l’auteur de cette attaque soit un individu mentalement dérangé, un «loup solitaire», ou un groupe se réclamant du fondamentalisme religieux – ce qui a été pris pour cible, c’est l’ouverture de la société allemande, son sentiment de sécurité – «les Allemands vont se sentir moins en sécurité, et ils seront moins en sécurité qu’auparavant», prévient la Deutsche Welle, qui évoque «un possible tremblement de terre s’il s’avère que l’auteur de l’attaque est un réfugié», quelqu’un «à qui l’Allemagne n’aurait pas tourné le dos». «Ce serait alors le triomphe de l’extrême-droite, notre société ouverte se renfermerait sur elle-même, et notre liberté serait menacée de l’intérieur».
A Moscou, les ministres des Affaires étrangères russe, iranien et la turc ont adopté hier une «déclaration» visant à mettre fin au conflit en Syrie. Les trois pays s'engagent à mettre en place un cessez-le-feu dans l'ensemble du pays, annonce The Tehran Times, qui montre le ministre des Affaires étrangères iranien en train de rendre hommage à l’ambassadeur russe assassiné à Ankara, en compagnie de son homologue russe, Sergueï Lavrov. Cet assassinat oblige la Turquie à changer de position sur la Syrie, d’après le site d’information pro-iranien basé à Londres Rai Al Youm, qui note aussi l’absence, à Moscou, des pays du Golfe, notamment du Qatar et de l’Arabie saoudite – une absence perçue comme l’une des manifestations de ce changement d’attitude turc. Absent également, de ce rendez-vous, Bachar El Assad, relève le quotidien panarabe basé à Londres, Asharq Al Awsat, qui montre le président syrien réduit au rôle de marionnette aux mains de la Russie, de la Turquie, et de l’Iran.
En République démocratique du Congo, Joseph Kabila a annoncé la formation d’un nouveau gouvernement dans la nuit de lundi à mardi, quelques minutes avant la fin théorique de son mandat. Alors que les discussions avec l’opposition sont toujours en cours sous l’égide de l’église catholique, et que l’opposant historique Etienne Tshisekedi a appelé hier à la fois à la résistance pacifique et à ne pas reconnaître l’autorité du chef de l’Etat au-delà de son mandat, Le Monde rapporte que près de 20 personnes ont été tuées par la police et la Garde républicaine, hier, à Kinshasa, selon l’ONU. Le journal raconte l’histoire Nisenga, 53 ans, qui a retrouvé l’un de ses cinq enfants mort, hier matin. «Digne et désemparé», l’homme ne pleure pas devant le corps de son fils, Patrick, 22 ans, abattu d’une balle dans la tête aux environs de 7 heures dans le quartier populaire de Ngaba. «L’heure n’est pas à l’enquête sur cette balle qui a transpercé le visage du jeune homme», écrit le journal, qui parle de policiers et de militaires qui «tirent à balles réelles sur des jeunes miséreux armés de cailloux», et «ratissent des quartiers devenus des champs de bataille». «Kabila sauve sa peau, mais (son) gouvernement est promis à l’échec», annonce L’Opinion, qui affirme que ce nouveau gouvernement a peu de marges de manœuvre et qu’aucun bailleur de fonds ne devrait apporter son concours à cette équipe  qui joue in fine le jeu d’un chef de l’État qui cherche à pérenniser son règne». «Les caisses publiques sont presque vides et les réserves en devises étrangères ont fondu comme neige au soleil avec la baisse des cours de matières premières, notamment le cuivre et le pétrole, et l’utilisation des fonds publics à des fins politiques», prévient le journal, qui fait état d’un «pourrissement lent mais inexorable avec un grand risque d’explosion sociale». 
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