
Le Conseil de sécurité a adopté à l'unanimité une résolution proposant l'envoi d'observateurs à Alep pour superviser l'évacuation de la ville, assiégée depuis des mois par l'armée du régime. Il resterait sur place environ 40 000 civils.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé lundi 19 décembre, à l'unanimité, y compris la Russie qui soutient le régime syrien et avait un temps menacé d'opposer son veto à cette résolution, de déployer des observateurs de l’ONU à Alep pour y superviser les évacuations et évaluer la situation des civils.
L'adoption de cette résolution, proposée par la France, marque le premier signe d'unité depuis des mois entre les grandes puissances mondiales vis-à-vis d’un conflit qui a déjà fait plus de 310 000 morts depuis mars 2011.
À l'issue de longues consultations à huis clos, dimanche 18, les 15 membres du Conseil de sécurité étaient parvenus à un compromis pour amender un texte présenté par la France, et auquel la Russie menaçait d'opposer un veto. L'ambassadeur russe Vitali Tchourkine a estimé qu'il s'agissait "d'un bon texte". Moscou, grand allié de Damas, avait jusqu’ici toujours opposé son veto aux résolutions concernant la Syrie.
Par ailleurs, les Nations unies ont annoncé la reprise des négociations inter-syriennes le 8 février, à Genève.
Mouture définitive
La mouture définitive du projet "demande à l'ONU et à d'autres institutions pertinentes de superviser de manière adéquate et neutre, et de surveiller directement les évacuations des quartiers est d'Alep".
François Hollande détaille dans un communiqué le contenu de la résolution, qui prévoit outre l’envoi d’observateurs, un "libre accès donné aux Nations Unies pour porter l’assistance humanitaire et médicale nécessaire aux populations [et la] protection des installations et [des] personnels médicaux dans l’ensemble du pays".
Les évacuations avaient débuté jeudi 15 décembre après un accord entre la Russie et la Turquie mais avaient été suspendues le lendemain par le régime syrien. Leur reprise n'a pas été officiellement annoncée lundi, mais les convois de bus circulaient en continu. Il resterait environ 40 000 civils, et entre 1 500 et 5 000 combattants avec leurs familles, dans le réduit rebelle d'Alep selon l'ONU.
Le président de la République française a salué l’adoption de la résolution. "Après tant de manœuvres dilatoires et d’obstruction, cette résolution doit enfin permettre le plein respect du droit international humanitaire en Syrie, a-t-il indiqué. Elle doit également ouvrir la voie au cessez-le-feu et à la négociation de la solution politique qui sont tant attendus par le peuple syrien et l’ensemble de la communauté internationale."
Son ministre des Affaires étrangère, Jean-Marc Ayrault, a quant à lui appelé "chacune des parties, et en particulier le régime syrien et ses soutiens, à faire preuve de responsabilité pour que cette résolution soit mise en œuvre sans délai".
Avec AFP