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Crise politique en RD Congo : faute d'accord, les négociations sont suspendues jusqu'à mercredi

Les négociations avec l'opposition sur l'avenir politique de Joseph Kabila n'ont pas permis de parvenir à un compromis samedi en RD Congo. Les discussions doivent reprendre mercredi alors que le mandat du président congolais s'achève lundi.

Les négociations entre pouvoir et opposition pour tenter de trouver une issue à la crise politique autour de la succession du président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, ont été suspendues samedi 17 décembre faute d'accord.

Présentées comme celles de la dernière chance, les discussions doivent reprendre mercredi 21 décembre, après l'expiration du mandat de Joseph Kabila qui s'achève le 20 décembre, a annoncé la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), médiateur de ces pourparlers.

Malgré la suspension de cs discussions – qui n'ont enregistré aucune avancée sur les questions les plus clivantes comme celle de l'avenir du président congolais – la coalition d'opposition, qui avait menacé de mobiliser dans la rue jusqu'au départ de Joseph Kabila à partir du 19 décembre, n'a pas appelé à manifester.

Samedi, des tracts appelant la population à chasser Joseph Kabila ont néanmoins commencé à circuler dans Kinshasa.

Un report mais pas de rupture des négociations

Après le report sine die de la présidentielle qui devait avoir lieu cette année, le chef de l'État a déjà clairement exprimé qu'il entendait rester au pouvoir au-delà du 20 décembre.

"La majorité campe sur ses positions, ne faisant aucune concession sur des matières qui exigent une réponse politique", a déclaré Jean-Marc Kabund, secrétaire général de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti de l'opposant historique Étienne Tshisekedi.

"Nous avons échoué dans la démarche de régler l'impasse politiquement. Le dernier mot revient au peuple, qui sait comment régler cette crise créée par M. Kabila et sa majorité", a poursuivi M. Kabund, tout en assurant n'avoir "pas rompu avec les négociations".

La plate-forme d'opposition a également réaffirmé dans un communiqué sa volonté de "conclusion d'un compromis politique global".

La Cenco craint "une situation incontrôlable" faute d'accord politique

Les représentants de la majorité présidentielle n'ont fait aucun commentaire après l'annonce de la Cenco.

Les discussions, entamées le 8 décembre sous l'égide des évêques catholiques, devaient s'achever vendredi. Elles avaient été prolongées de 24 heures dans l'espoir d'arracher un accord avant que les prélats ne s'envolent pour une visite au pape prévue de longue date. Leur retour est prévu mardi soir.

Les négociations visent à mettre en place une période de transition et mener à la tenue d'une présidentielle pour désigner un successeur à Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de se représenter. Ses détracteurs l'accusent d'avoir orchestré le report de l'élection et d'envisager de changer la Constitution pour se maintenir au pouvoir.

Avant l'ouverture des négociations, les évêques avaient dit craindre que le pays ne sombre dans "une situation incontrôlable" faute d'accord politique avant le 20 décembre. La communauté internationale a formulé les mêmes craintes et appelé toutes les parties à la retenue.

Avec AFP