N’en déplaise à Donald Trump qui souhaite expulser les personnes en situation irrégulière, de nombreuses églises dans tous les États-Unis s’organisent pour soutenir et parfois héberger les sans-papiers.
Au cours de la campagne présidentielle, Donald Trump avait fait la promesse sulfureuse de déporter les 11 millions d’immigrés en situation irrégulière que comptent les États-Unis. Depuis son élection, le nouveau président est revenu sur ses déclarations et a affirmé vouloir "seulement" déporter ou incarcérer les deux à trois millions de sans-papiers condamnés à des peines de prison. Loin de faire l’unanimité au sein de l’opinion publique américaine, sa position continue de soulever des inquiétudes et génère aussi des gestes de solidarité, notamment à l'intérieur des communautés religieuses.
Comme le révéle l'Associated Press vendredi 9 décembre, environ 450 églises à travers tous les États-Unis ont ainsi décidé d'afficher leur solidarité aux immigrés. Outre un soutien spirituel, certains mettent à la disposition des sans-papiers une assistance juridique et parfois financière. D’autres proposent de les héberger ou promettent de le faire.
Rev. Erlandson of Lutheran Redeemer already maintains 22 emergency beds in church basement for homeless. pic.twitter.com/MS13Sl1XLz
— FredMelo, Reporter (@FrederickMelo) 6 décembre 2016
Isaiah, faith-based advocacy coalition, announcing Sanctuary Churches. If there's mass deportation, "we'll be ready" pic.twitter.com/U9zmVzu76Q
— FredMelo, Reporter (@FrederickMelo) 6 décembre 2016
"La résistance sacrée"
Le diocèse épiscopal de Los Angeles, qui rassemble plus de 140 congrégations, a ainsi adopté une résolution appelant à "la résistance sacrée" contre la politique migratoire voulue par Donald Trump.
À Philadelphie, une coalition de 17 églises et deux synagogues ont créé un groupe d'assistance aux immigrés confrontés au service de l’immigration et des douanes (ICE). Le nombre de bénévoles qui ont rejoint le programme est passé de 65 en mai dernier à plus de 1 000 aujourd’hui. Beaucoup de nouveaux volontaires ont rejoint l’initiative dans les semaines qui ont suivi l’élection de Donald Trump, rapporte à l'Associated Press, Peter Pedemonti, directeur général du New Sanctuary Movement de Philadelphie.
Dans la petite ville de Brockton au sud de Boston, le révérend Abraham Waya a également ouvert les portes de son église méthodiste qui peut accueillir jusqu’à 100 personnes. Certains immigrés y ont déjà trouvé refuge.
D’après la politique dite de "lieux sensibles", mise en place en 2011, les services d’immigration des États-Unis n'ont pas le droit de pénétrer dans les écoles, les hôpitaux et les lieux de culte. Une règle qui induit des exceptions en matière de terrorisme ou dans des cas de "circonstances exceptionnelles".
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