
Le président colombien Juan Manuel Santos, qui a reçu le Nobel de la paix samedi, à Oslo, a estimé que l'accord, qui a mis fin à plus d'un demi-siècle de conflit dans son pays, pouvait servir de modèle à des États en guerre, comme la Syrie.
Dans son discours d'acceptation du Nobel de la paix, samedi 10 décembre, à Oslo, le président colombien Juan Manuel Santos a déclaré que l'accord signé par son pays avec Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) pouvait "faire office de modèle pour la résolution des conflits armés restant à résoudre à travers le monde". "Il prouve que ce qui, au premier abord, semble impossible peut, avec de la persévérance, devenir possible même en Syrie, au Yémen ou au Soudan du Sud", a-t-il ajouté.
Le président colombien Juan Manuel Santos a toutefois estimé, que le plus dur restait à venir avant que la paix ne soit définitivement ancrée dans son pays. La période qui s'ouvre "est une étape plus difficile que le processus (de négociations) lui-même, qui nécessite beaucoup d'efforts, de persévérance et d'humilité", a-t-il déclaré dans un entretien accordé à l'Agence France-Presse quelques heures avant la cérémonie de remise du Nobel. Il y aura besoin "aussi de gros efforts de coordination au sein de tout l'État pour apporter les bénéfices de la paix aux régions qui ont le plus souffert du conflit", a-t-il ajouté.
Après un faux départ lié au rejet par le peuple colombien d'un premier texte, le président Santos a conclu, le 24 novembre, un accord de paix renégocié avec les Farc visant à mettre fin à un conflit de plus d'un demi-siècle. Modifié pour y intégrer des propositions de l'opposition, le nouveau texte prévoit, comme le précédent, le désarmement de la guérilla marxiste et leur transformation en mouvement politique.
Mais avant que la Colombie ne connaisse une paix totale, il faudra également qu'une autre guérilla, l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste),fasse ses adieux aux armes. Juan Manuel Santos a admis ne pas pouvoir s'engager sur les chances de conclure la paix avec elle avant de quitter le pouvoir en 2018. "Je ne peux garantir que l'on conclura avant la fin de mon mandat", a-t-il confié à l'AFP. "Je ferai mon possible mais établir un calendrier contraignant est toujours contre-productif dans des négociations de ce genre".
Le processus de paix avait essuyé un sérieux revers le 2 octobre quand les Colombiens avaient, d'une très courte majorité, rejeté par référendum un premier accord censé refermer un conflit, qui a fait au moins 260 000 morts, plus de 60 000 disparus et 6,9 millions de déplacés.
Avec AFP