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Tchernobyl : le nouveau dôme qui doit sécuriser le site pour 100 ans est en place

Une arche a été mise en place mardi 29 novembre pour recouvrir le sarcophage entourant le réacteur nucléaire accidenté de Tchernobyl afin de le protéger des agressions climatiques et de confiner la radioactivité.

Avec ses 108 mètres de haut et ses 162 mètres de long, elle pourrait couvrir le Stade de France. Une gigantesque arche en acier de 36 000 tonnes a été glissée mardi 29 novembre au-dessus de l'ancien sarcophage fissuré de Tchernobyl, en Ukraine.

D'une durée de vie d'au moins 100 ans, cette arche construite par les géants français du BTP Vinci et Bouygues vient recouvrir le sarcophage bâti à la va-vite, en six mois, par des ouvriers soviétiques connus sous le nom de "liquidateurs" après le pire accident nucléaire de l'Histoire, l'explosion du réacteur 4 de la centrale de Tchernobyl, alors en URSS, le 26 avril 1986.

Deux objectifs

L'arche a deux objectifs : "Confiner les poussières radioactives et permettre le démantèlement futur du réacteur accidenté ainsi que le retraitement des 200 tonnes de magma hautement radioactif de l'ancien sarcophage" arrivé en fin de vie, et ainsi "mis sous cloche pour les 100 prochaines années", précise à l'AFP Nicolas Caille, directeur du projet

Jusqu'à 1 220 ouvriers ukrainiens ont travaillé sur ce chantier en "période de pointe", mais plus de 2 500 au total sont intervenus, les équipes alternant 15 jours sur le site et 15 jours de congés, pour que les doses de radioactivité reçues "restent toujours très en-deçà des normes de sécurité fixées par les autorités de sûreté nucléaire", explique Novarka. Dans certaines zones, leur temps de travail quotidien a été limité à quatre heures.

L'arche est conçue pour résister à des températures allant de -43 à +45 degrés Celsius, une tornade de classe 3 - aujourd'hui improbable en Ukraine, mais envisagée "par extrême précaution, en cas de réchauffement climatique", dit Nicolas Caille -, ou un séisme d'une intensité maximale de 6 sur l'échelle de Mercalli, l'Ukraine présentant un "risque sismique faible".

Le milliard et demi d'euros nécessaire au financement de l'ouvrage a été placé dans un fonds administré par la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (Berd), constitué en 1997 à l'initiative du G7 et abondé par des dons internationaux. Cela ne couvre pas les coûts de démantèlement et de fonctionnement de l'arche, à la charge de l'Ukraine.

Avec AFP