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"Au secours, Jésus revient !"

Au menu de cette revue de presse française, jeudi 24 novembre, la suite de la campagne pour le second tour de la primaire de la droite et du centre, l’inquiétude de Libération face à l’influence de la religion dans la compétition. Manuel Valls et Emmanuel Macron face à la mondialisation – et à la présidentielle. Et un homme et une femme.

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A la Une de la presse française, ce matin, la suite de la campagne pour le second tour de la primaire de la droite et du centre.
A quelques heures du débat qui va l’opposer, ce soir, à François Fillon, qui l’a largement distancé au premier tour, Alain Juppé se confie au Parisien, un entretien où il cherche à affirmer sa différence: «Moi, je suis libéral, efficace, ET réaliste». A ceux qui lui reprochent de trop lâcher ses coups, Alain Juppé répond: «Cette campagne a été dégueulasse, donc je n’ai pas de leçon à recevoir sur la hauteur ou la bassesse des campagnes électorales». Interrogé sur le fait qu’il puisse être en train de perdre ses nerfs, le «bonze de Bordeaux» ironise: «vous trouvez que j’ai l’air énervé? François Fillon me trouve mou, il faudrait savoir!».
François Fillon est, lui, dans le Figaro, où il affiche son calme, assurant garder «son cap» et «la tête froide», répondant à ceux qui l’accusent de chercher à mettre en œuvre un programme «brutal»: «ce qui est brutal aujourd’hui, c’est le chômage, c’est l’exclusion du marché du travail. C’est l’insécurité, c’est la pauvreté en hausse, ce sont les fins de mois difficiles, ce sont les attentats. Il ne faut pas se tromper de sujet, ni de vocabulaire».
Le Figaro publie la tribune de 215 députés et sénateurs de la droite et du centre, qui appellent à «un débat franc et respectueux des uns et des autres». Le journal précise que cet appel s’adresse non pas aux deux candidats, mais au seul Alain Juppé, accusé, donc, de ne pas suffisamment «élever le débat». ««Mal nommer les choses, c’est ajouter du malheur au monde », jugeait Albert Camus. Ceux qui caricaturent François Fillon ne prennent pas seulement le risque de se renier aux yeux des Français, ils aggravent le malheur de la France. Nous ne cèderons pas à cette facilité qui au mieux traduit une certaine fébrilité, au pire une volonté de ne rien changer», écrivent les signataires.
«Fini les bonnes manières, ironise le dessinateur Willem, dans Libération, qui montre Alain Juppé traitant François Fillon de «facho-poutiniste», et celui-ci qui lui rétorque: «Avorteur mal peigné». Le dessin fait référence, notamment, à la polémique qui a opposé les deux candidats sur l’avortement. Plus globalement, leur passe d’armes sur le sujet reflète leur opposition sur leur vision de la famille. Une vision jugée plus «ouverte» pour Alain Juppé, et plus «conservatrice» pour François Fillon, qui a largement bénéficié du vote de l’électorat catholique au premier tour. Une «influence du religieux» qui inquiète Libération. «Les lobbys catholiques sont-ils en train de désigner le futur président?», s’interroge le journal. Quand ce n’est plus «Au secours la droite revient!», mais «Au secours, Jésus revient!», Libé assure qu’«à coup sûr, ce n’est pas un progrès». «On est rentré de vacances en pleine fièvre burkinisante. On s’approche de la fin de l’année dans une odeur d’encens. Encore un peu et ceux qui croient au ciel imposeront leur loi à ceux qui n’y croient pas, dans une épiphanie calotine qu’on n’a pas connu en France depuis Falloux ou Mac Mahon».  «Les convictions religieuses sont respectables quand elles se cantonnent à la sphère privée. En politique, elles sont d’abord promesse de discorde. Comme on le sait, le sabre n’est jamais loin du goupillon».
On a aussi relevé la tribune que signe ce matin Manuel Valls dans les Echos. Ce long texte, qui demande à ce que soient «réparés» «les dégâts de la mondialisation», et appelle à la construction d’une Europe «puissante et protectrice», frappe par sa tonalité «présidentielle». Le Premier ministre serait-il lui aussi candidat? La presse française murmure depuis des semaines que Manuel Valls y songe - à moins qu’il ne s’agisse tout simplement d’adresser un signe à Emmanuel Macron, qui, lui, s’est ouvertement déclaré candidat et sort aujourd’hui son livre, d’après l’Opinion. Un livre intitulé «Révolution», dans lequel l’ex-ministre de l’Economie donne lui aussi sa «vision» de la France et des défis qui l’attendent, notamment, la mondialisation…
On a choisi, pour terminer, de vous parler d’une femme et d’un homme. La première, qui témoigne à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, demain, raconte son parcours dans l’Humanité. La boxeuse Sarah Ourahmoune, médaillée d’argent aux Jo de Rio, mais aussi diplômée de Sciences PO, a décidé de mener un autre combat – un combat contre le sexisme, auquel elle s’est retrouvée confrontée pendant de longues années. Lui, c’est Thomas Pesquet, qui évolue, lui aussi, en milieu hostile, mais s’en dit très heureux. Lu dans le Figaro.
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