Au menu de cette revue de presse internationale, mercredi 23 novembre, l’entretien accordé par Donald Trump aux journalistes du New York Times. Une interview qui ne suffit pas à mettre un terme à leurs appréhensions. Le budget peu orthodoxe de Theresa May. Et le spectre d’un génocide au Burundi.
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On commence cette revue de presse internationale aux Etats-Unis, où le président-élu Donald Trump a accordé un long entretien au New York Times.
Après avoir accepté, puis annulé cet entretien, Donald Trump a finalement accepté de rencontrer, hier, les journalistes du quotidien, qui a fait campagne pour la candidature de son adversaire à la présidentielle, Hillary Clinton, et avec lequel le président-élu entretient des rapports pour le moins houleux. Résumé de la rencontre, selon The New York Times: Donald Trump, qui s’est dit «ouvert» à la discussion sur un certain nombre de sujets, révélant ainsi une forme de «volatilité», se serait en revanche montré «intraitable» sur d’autres. Premier sujet brûlant, le sort qu’il entend réserver à son ex-rivale, qu’il avait promis de traîner devant la justice pour l’affaire de ses mails privés durant sa campagne. Le président-élu déclare à présent qu’il ne souhaite pas «nuire aux Clinton», et qu’il n’a pas l’intention de poursuivre l’ancienne secrétaire d’Etat. Quant à l’accord sur le climat de Paris, il dit «garder l’esprit ouvert», après avoir promis d’en retirer les Etats-Unis. «Je regarde ça de très près. Je reste ouvert sur cette question», a-t-il ajouté, précisant qu’il y a «un lien», «quelque chose»,entre les êtres humains et le changement climatique, même si «tout dépend à quel point». Une déclaration qui diffère sensiblement de ses propos sur le «canular» du changement climatique. Donald Trump, qui a aussi désavoué le groupuscule d’extrême droite qui a salué sa victoire lors d’une conférence à Washington, le week-end dernier, par des saluts nazis, renouvelle, en revanche, sa confiance à son conseiller Stephen Bannon, une figure controversée pour ses liens avec l’extrême droite, en passe de devenir son bras droit à la Maison Blanche.
Cette rencontre n’a toutefois pas mis un terme aux appréhensions des journalistes du New York Times. Dans son édito, ces derniers expliquent qu’ils seraient prêts à applaudir «le changement raisonnable» auquel Donald Trump semble disposé. «La flexibilité apparente de M. Trump, combinée à son manque de profondeur politique, suscite l’espoir qu’il prendra un chemin plus sage que celui qu’il a décrit au cours de sa campagne. Mais jusqu’à présent, il s’est entouré de responsables prêts à mettre en œuvre les positions les plus extrêmes, et sa flexibilité ne fera que constituer un tremplin pour eux». Cette inquiétude est partagée par Libération, qui évoque une équipe autour de Donald Trump «tout aussi extrémiste et sexiste que lui». Le journal ironise sur «les mâles du président», ces mâles dominants qui vont faire corps autour de Donald Trump, comme au temps du Watergate «les hommes du président» avaient entouré Richard Nixon. Dans le viseur de Libé, notamment, le très sulfureux Stephen Bannon, toujours, qui aurait en commun avec son patron de se considérer naturellement comme «supérieur à la masse», selon une de ses anciennes employées de Breitbar News, mais aussi le sénateur de l’Alabama Jeff Sessions, nommé procureur général des Etats-Unis, l’ équivalent du ministre de la Justice, opposant à l’avortement, au mariage homosexuel, à la régularisation des sans-papiers et favorable à la construction d’un mur avec le Mexique.
Donald Trump et son entourage inquiètent une bonne partie de la presse, mais pas les marchés - c’est un euphémisme, tant son élection semble les avoir rendu «euphorique», d’après Les Echos, qui affirment que le programme du président-élu «va soutenir la croissance et les rachats d’action des entreprises». Elle espère, elle aussi, gagner la confiance des marchés. Theresa May présente aujourd’hui un budget rectificatif post-Brexit qui prévoit, notamment, une hausse du salaire minimum, et des investissements dans les infrastructures. «La Grande-Bretagne est-elle encore libérale?», s’interroge la Croix, qui explique que les mesures adoptées par la Première ministre britannique constituent une rupture avec l’orthodoxie libérale dont feue
On termine avec L’Humanité, qui s’alarme du «spectre du génocide» qui menace le Burundi. Alors que les ONG alertent sur les exactions commises par le régime du président Pierre Nkurunziza, l’Huma livre plusieurs témoignages recueillis par la Fédération internationale des droits de l’homme, qui accréditent la thèse d’une «répression de type ethnique» en cours. Si elle relève que «les Tutsi ne sont pas les seuls visés» par le pouvoir, la Fidh évoque «un ressort ethnique suffisamment instrumentalisé pour qualifier la situation actuelle de répression aux dynamiques génocidaires», tandis que le secrétaire général adjoint de l’ONU affirme que «la manipulation de l’ethnicité est encore là».
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