
Remise en cause des règles du débat, question jugée indigne, manque de respect… les sept candidats de la primaire ont tour à tour taclé les questions de leurs interlocuteurs journalistes. Retour sur le débat en vidéos.
Les spectateurs de France 2 s’attendaient à des passes d'armes. Elles ont bien eu lieu lors de ce troisième et dernier débat mais ont majoritairement visé… les journalistes. Victimes collatérales insoupçonnées de cet ultime échange avant le premier tour de la primaire de la droite, David Pujadas et Jean-Pierre Elkabbach en ont chacun pris pour leur grade.
"Quelle indignité !"
C’est Nicolas Sarkozy qui a ouvert le premier les hostilités. "Quelle indignité !", a lancé l’ancien président de la République au journaliste David Pujadas qui l’interrogeait sur les accusations de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. "Nous sommes sur le service public, vous n'avez pas honte ? Vous n'avez pas honte de donner écho à un homme qui a fait de la prison, qui a été condamné à d'innombrables reprises pour diffamation et qui est un menteur ?", a-t-il demandé indigné.
"Ça mérite tout simplement le respect de votre part"
Peu après, c’est Bruno Le Maire qui s'en est pris à "la France des journalistes" et au manque de "respect" de Jean-Pierre Elkabbach, vétéran du journalisme politique, qui venait de sous-entendre qu'il serait éliminé dimanche.
Réagissant à une question sur la déclaration de candidature à la présidentielle d'Emmanuel Macron, Bruno Le Maire a souhaité que "ce renouvellement que l'on voit partout" se produise aussi à droite. "Pourquoi ça ne fonctionne pas alors avec vous?", lui a alors demandé l’intervieweur politique. "Mais qu'est que vous dites Jean-Pierre Elkabbach? (...) Vous connaissez déjà le résultat de dimanche? Vous savez ce que vont voter les Français ? […] Je suis candidat à la primaire, ça mérite tout simplement le respect de votre part", a vertement répliqué Bruno Le Maire, visiblement piqué au vif par la question du journaliste d’Europe 1.
"S'il faut se faire insulter..."
Les sept débatteurs n’ont eu de cesse tout au long du débat de revenir sur les règles de l'emploi de leur temps de parole. Nathalie Kosciusko-Morizet, lasse de ne pas parvenir à donner son point de vue, a profité – non sans humour – d’un échange entre Jean-François Copé qui traitait François Fillon d’"imposteur", pour adresser ses griefs à l'ensemble de ses adversaires masculins. "S'il faut se faire insulter pour avoir la parole..."
Une conception "spectacle" du débat
François Fillon enfin, s'est agacé lorsqu'il fut invité à interpeller ses concurrents : "Vous êtes en train de nous couper la parole sur des sujets absolument fondamentaux". Et de poursuivre : "On n'est pas des commentateurs, on n'est pas là pour s'interpeller les uns les autres. C'est tout le problème de la conception que vous avez de plus en plus de ces débats, une conception en termes de spectacle et pas en termes de fond", s’est agacé l'ancien Premier ministre.
"Je ne suis pas sûr qu'il y a eu beaucoup de spectacle ce soir...", lui a répondu David Pujadas, principal arbitre du débat, le sourire aux lèvres. Finalement ces quelques joutes verbales auront tout de même pu ravir les téléspectateurs.