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La Bulgarie et la Moldavie élisent des présidents pro-russes

Les Bulgares ont largement élu dimanche un président russophile, le socialiste Roumen Radev. En Moldavie, les électeurs ont désigné Igor Dodon, le candidat favorable à un rapprochement avec Moscou.

Les élections se ressemblent en Europe de l’Est. En Bulgarie et en Moldavie, où se sont déroulées, dimanche 13 novembre, deux élections présidentielles, ce sont les deux candidats considérés comme pro-russes qui ont remporté la mise.

En Bulgarie, Roumen Radev, candidat soutenu par les socialistes et favorable à Moscou, a remporté le scrutin avec 59,35 % des voix, selon les résultats officiels non définitifs communiqués lundi par la commission électorale.

Le Premier ministre bulgare démissionne

Le Premier ministre de centre-droit, Boïko Borissov, dont le gouvernement n'a pas de majorité parlementaire, a confirmé dimanche soir son intention de démissionner, décision qui risque de plonger le pays dans l'instabilité et de conduire vraisemblablement à des législatives anticipées au printemps.

Le message de Roumen Radev, anti-immigration et favorable à l'abandon des sanctions européennes contre Moscou, a rencontré un écho inattendu parmi les Bulgares à l'heure où l'Union européenne (UE) doit composer avec le Brexit et la montée des partis nationalistes.

Roumen Radev, surnommé par certains le "général rouge", a bénéficié du mécontentement suscité par le gouvernement de Boïko Borissov, dont les efforts en matière de lutte anti-corruption et dans la réforme du secteur public auront été jugés trop lents. Pour autant, le nouveau président bulgare, qui parle couramment anglais, allemand et russe, a promis de maintenir son pays à la fois dans l'UE et dans l'Otan.

Moldavie : le premier président élu au suffrage universel

En Moldavie, le candidat prorusse Igor Dodon a remporté la présidentielle, battant la pro-européenne Maia Sandu, selon les résultats quasi-définitifs du second tour.

Après le décompte de 99,9 % des bulletins de vote, Igor Dodon recueillait 52,29 % des voix, alors que Maia Sandu a obtenu 47,71 %, a annoncé la Commission électorale. Le taux de participation s'élève à 53,4 %, en hausse de 4 points par rapport au premier tour. Lors d’un point presse, le vainqueur a remercié sa concurrente pour une "bonne campagne électorale" et l'a félicitée pour "un résultat louable", en promettant de "tenir compte de la position des électeurs de Maia Sandu".

Pour la première fois depuis 1996 en Moldavie, pays pauvre de 3,5 millions d'habitants coincé entre la Roumanie et l'Ukraine, le chef de l'État était élu au suffrage universel. Le scrutin a été surveillé par plus de 4 000 observateurs moldaves et étrangers.

"Faire du commerce avec la Russie comme avec l'UE"

Ici aussi, la présidentielle opposait les partisans d'un rapprochement avec la Russie aux défenseurs d'une intégration à l’UE. Igor Dodon a notamment promis d'œuvrer à modifier le volet économique de l'accord d'association avec l’UE signé en 2014 par les autorités pro-européennes moldaves au grand dam de Moscou et de faire en sorte que le pays puisse "faire du commerce avec la Russie comme avec l'UE".

La Moldavie, dont 78 % de la population est composée de Roumanophones et environ 14 % de Russes et d'Ukrainiens, est l'un des pays les plus pauvres d'Europe. Près de 41 % de ses habitants vivent avec cinq dollars par jour, selon la Banque mondiale.

Le pays est par ailleurs ébranlé par une profonde crise politique, depuis la découverte l'an passé de la disparition de 1 milliard de dollars des caisses de trois banques du pays, soit l'équivalent de 15 % du produit intérieur brut (PIB). Ces révélations avaient provoqué d'énormes manifestations, réunissant aussi bien pro-européens que pro-russes, issus de forces de droite comme de gauche. Depuis, trois gouvernements pro-européens se sont succédé sans calmer la colère des Moldaves, qui jugent leur classe politique largement corrompue.

Avec AFP