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Professeur d’histoire à l’American University de Washington, Allan Lichtman a créé un système de prédiction du vote des Américains à la présidentielle. Depuis 1984, il ne s'est jamais trompé. Cette fois, le vainqueur est Donald Trump.
Prédire le vote des Américains à l’élection présidentielle ? C’est ce que fait tous les quatre ans, et sans se tromper, Allan Lichtman, professeur d’histoire à l’American University de Washington, grâce à une méthodologie imaginée au début des années 1980.
Selon lui, Donald Trump devrait l’emporter, mardi 8 novembre, face à Hillary Clinton. Pas parce que son programme économique plaît davantage aux électeurs que celui de la candidate démocrate. Pas en raison de l’affaire des emails qui empoisonne la campagne d’Hillary Clinton depuis plusieurs mois. Pas non plus parce qu’il a mené une meilleure campagne que sa rivale sur le terrain. Pour Allan Lichtman, la possible victoire de Donald Trump pourrait être le fruit du contexte historique.
"L'élection présidentielle est en fait un affrontement entre stabilité et bouleversement politique, explique le professeur dans son livre, 'The Keys to the White House'. La campagne, les publicités, les discours, les conventions des deux partis, les trois débats, tout cela n’a aucune importance."
En clair, pour Allan Lichtman, qui a créé ce système de prédiction en étudiant l’ensemble des scrutins présidentiels des États-Unis entre 1860 et 1980, l’élection présidentielle est un référendum sur le parti au pouvoir. Tous les quatre ans, les Américains ne feraient donc pas un choix entre deux candidats et deux programmes différents mais iraient plutôt voter en se demandant s’ils veulent toujours faire confiance, ou non, au parti occupant la Maison Blanche.
Ce système de prédiction fonctionne grâce à treize affirmations – les fameuses clés – concernant le parti au pouvoir. Parmi elles, des assertions à propos de la situation politique du pays, de l’état de l’économie ou encore de la personnalité des candidats. Si au moins six d’entre elles sont fausses, c’est le parti dans l’opposition qui remporte l’élection présidentielle. Si, à l’inverse, au moins huit affirmations sont exactes, le parti au pouvoir est reconduit.
Une élection qui pourrait mettre à mal les "clés"
Cette année, Allan Lichtman estime que six "clés" sont perdues par les démocrates, soit le plus petit total nécessaire pour obtenir une victoire de Donald Trump.
Le résultat devrait donc être particulièrement serré. Et pour la première fois depuis qu’il se livre à ce petit jeu des prédictions, en formulant deux réserves, Allan Lichtman admet même qu’il pourrait se tromper. Parmi les six affirmations considérées comme fausses par le professeur, une d’entre elles pourrait en effet basculer, faisant changer, par conséquent, la prédiction.
"La clé concernant le candidat d’un troisième parti est seulement valable si Gary Johnson recueille au moins 5 % des voix, a-t-il expliqué au Washington Post. Or, il se peut qu’il fasse moins bien et que cela change la prédiction."
La deuxième réserve d’Allan Lichtman concerne Donald Trump, un candidat qui défie selon lui toute rationalité. "Nous n’avons jamais vu un candidat pareil. Il pourrait bouleverser des modèles historiques à l’œuvre depuis l’élection d’Abraham Lincoln en 1860, reconnaît-il. Il pourrait perdre cette élection alors même que les circonstances historiques jouent en sa faveur."
Et c’est bien ce qui fait de cette présidentielle une élection historique. Alors qu’avec un autre candidat républicain, les commentaires auraient été dominés par la perspective de voir pour la première fois une femme devenir présidente des États-Unis, l’élection de Donald Trump marquerait peut-être un changement encore plus significatif. "Cette élection a le potentiel pour rebattre complètement les cartes de la politique américaine et remettre tout à zéro", estime ainsi Allan Lichtman, qui a bien conscience que, par la même occasion, ses "clés", sous leur forme actuelle, pourraient avoir vécu.