
À trois jours de la présidentielle américaine, Hillary Clinton et Donald Trump multiplient les efforts pour séduire les indécis. La démocrate peut compter sur le soutien de Barack Obama et de Beyoncé pour rallier les voix des Afro-américains.
À quelques jours du scrutin du 8 novembre, qui s’annonce serré, les deux candidats à la présidentielle américaine, la démocrate Hillary Clinton et le républicain Donald Trump, cherchent à convaincre les électeurs indécis. Surtout ceux qui votent dans les "Swing states", ces États indécis où le rapport électoral varie d'un scrutin à l'autre.
C'est dans ce but qu'ils ont quadrillé le territoire américain, vendredi 4 novembre, en ciblant particulièrement ces États-clés, alors que les derniers sondages penchent le plus souvent en faveur d'Hillary Clinton.
Galvanisée par son avance, l'ancienne secrétaire d'État de 69 ans s'en est prise au passé d'homme d'affaires et de promoteur immobilier de son rival. À Pittsburgh, vendredi 4 novembre, devant environ 2 500 personnes, elle a accusé Donald Trump de vouloir "une économie qui lui profite", affirmant que les baisses d'impôts proposées par le républicain feraient gagner des milliards de dollars à sa famille.
Après son meeting dans ce bastion démocrate de Pennsylvanie, Hillary Clinton s'est rendue dans l'ancienne capitale de l'automobile à Detroit, dans le Michigan, où l'attendait une longue file de supporteurs qui l'ont saluée avec enthousiasme à son passage. Elle s'est rendue ensuite à Cleveland, dans l'Ohio.
Accusations croisées
Donald Trump, 70 ans, qui n'a jamais été élu, passait également une partie de la journée dans son Boeing 757, avec trois États très disputés sur son itinéraire : le New Hampshire, l’Ohio et la Pennsylvanie.
Rassuré par sa remontée dans les enquêtes d'opinion, le milliardaire continue d'exploiter la relance de l'enquête du FBI sur le serveur privé de l'ancienne chef de la diplomatie pour mettre en doute la capacité de sa rivale à occuper la présidence. Il s'efforce en parallèle, depuis le début de la semaine, d'asseoir sa propre stature en évitant tout dérapage, après les déconvenues qui ont émaillé sa fin de campagne.
"Comment Hillary pourrait-elle s'occuper du pays si elle ne sait même pas gérer ses emails?", a-t-il lancé à Atkinson, dans le New Hampshire, un État qui jusqu'à récemment semblait promis à la candidate démocrate. "Hillary est prise dans une vaste entreprise criminelle".
"Quand nous l'emporterons le 8 novembre, nous irons à Washington et nous curerons le marigot !", a-t-il promis, répétant ce qui est devenu le slogan de sa fin de campagne, désormais repris en cœur par ses partisans.
Le directeur de campagne d’Hillary Clinton, John Podesta, a rétorqué que Donald Trump "ferait mieux de commencer par curer son propre marigot", en citant une condamnation pénale infligée vendredi à deux proches d'un de ses plus fidèles soutiens, le gouverneur du New Jersey, Chris Christie, et l'adjointe de ce dernier, Bridget Kelly.
Obama et Beyoncé en renfort
.@Beyonce &@S_C_ &
Hillary &
You?https://t.co/3TKJ4H68Kz pic.twitter.com/DAxSZLuQUB
La clé pour Hillary Clinton consisterait à maximiser la participation des électeurs qui ont formé la "coalition Obama" : les Afro-américains, les Hispaniques et les jeunes. Or, selon les chiffres de participation du vote anticipé en Caroline du Nord et en Floride, les Afro-américains votent à ce stade moins qu'en 2012. "Ne huez pas, votez !", a martelé Barack Obama, vendredi, devant une foule en Carlone du Nord qui huait les républicains.
Pour débloquer ce réservoir de voix, Hillary Clinton, réputée pour son sérieux face à un rival issu du monde de la téléréalité, a mobilisé paillettes et célébrités. Après Pharrell Williams jeudi, le rappeur Jay Z et sa femme Beyoncé ont fait une apparition lors d'un concert de soutien à la candidate démocrate vendredi soir à Cleveland, avant Katy Perry samedi à Philadelphie.
Autre image puissante lundi soir, veille du scrutin, Hillary et Bill Clinton s'afficheront avec le couple Obama dans un grand meeting à Philadelphie.
Avec AFP