
Au menu de cette revue de presse internationale : le Liban fête son nouveau président, l'e-mailgate continue aux États-Unis, la colère du peuple au Maroc grandit, les purges se poursuivent en Turquie, et le pape tend la main aux protestants en Suède.
L’affaire des courriels d’Hillary Clinton continue d’enflammer la presse américaine. Le directeur du FBI James Comey est dans la ligne de mire, accusé d’avoir relancé cette affaire, sans réellement connaître le contenu des messages trouvés et leur prétendue dangerosité. Pour le New York Times, il a commis "une grossière erreur" qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur l’opinion publique, à une semaine de la présidentielle. Pour le Daily Beast, il tente de faire pencher la balance, c’est-à-dire d’infléchir le vote : on n’avait pas vu ça depuis J. Edgar Hoover, le très redouté chef du FBI, resté en place pendant 50 ans.
Au Maroc, le mouvement prend de l’ampleur à Al Hoceïma, où un vendeur de poissons est mort broyé par un camion poubelle, alors qu’il tentait de récupérer sa marchandise, confisquée par les autorités. Aujourd’hui en France se demande : "Jusqu’où ira la colère marocaine ?" La contestation est globale, elle dénonce les inégalités, l’injustice et l’abus de pouvoir. Une situation qui rappelle l’immolation d’un vendeur ambulant en Tunisie en 2010: un suicide considéré comme l’élément déclencheur du Printemps arabe. Sur les réseaux sociaux, un message qui s’adresse aux musulmans circule avec ces mots : "Gare à l’anarchie et à la provocation, regardez la situation en Syrie, en Irak et en Libye, ne nous précipitons pas vers l’Automne arabe"...
La situation est aussi tendue en Turquie, où 15 médias ont été fermés ce week-end et 10 000 fonctionnaires mis à pied. Les purges continuent dans le cadre de l’état d’exception, qui a succédé au putsch raté du 15 juillet. Ce matin, la presse turque est vent debout contre les arrestations du rédacteur en chef et de plusieurs journalistes de Cumhurryet. Ce journal d’opposition, accusé de propagande pour le mouvement guléniste et pour le PKK, les deux bêtes noires du président Erdogan. Pour Le Monde, Ankara tourne le dos à l’Europe. En promettant le rétablissement de la peine de mort et en multipliant les atteintes aux libertés publiques, le président s’affranchit des valeurs européennes et tourne son pays vers le Moyen-Orient.
Le Liban, lui, a célébré l’élection de son nouveau président hier. A la Une du Wall Street Journal Europe, la foule en liesse salue la fin d’une longue période d’incertitude. Cette joie a pu éclater après une élection laborieuse : pas moins de 4 tours de scrutin, dont 2 déclarés nuls… De quoi faire bouillir Michel Aoun. Une blague qui ridiculise la classe politique libanaise, selon le journal Al Akhbar, même si l’ancine général âgé de 83 ans a su retenir ses nerfs et a prononcé un discours rassembleur pour le pays. Pour L’Orient Le Jour, l’homme qui rêvait du palais de Baabda, quitté 26 ans plus tôt, a enfin atteint son but.
Enfin, le pape en Suède a célébré avec la fédération luthérienne mondiale les 500 ans de la réforme. Les deux églises ont publié une déclaration conjointe qui rejette haine et violence. Le Figaro parle d’un rapprochement historique qui veut dépasser les rancœurs dues aux massacres interreligieux et soulager les blessures des couples mixtes. La Croix consacre un dossier sur les 500 ans de la réforme initiée par Martin Luther. Depuis ce week-end, les 800 millions de protestants ont ouvert une année de célébrations. Et qui dit célébrations dit aussi business... D’après un article du Frankfurter Allgemeine Zeitung, celui-ci s’annonce juteux.