Pour la première fois depuis la prise de la ville irakienne par le groupe État islamique (EI) en juin 2014, l'armée irakienne a annoncé mardi être entrée dans Mossoul.
La bataille pour reprendre la plus grande ville conquise par les jihadistes du groupe État islamique (EI) a commencé : l'armée irakienne a annoncé mardi 1er novembre l'entrée de ses forces à Mossoul pour la première fois depuis la prise de cette ville irakienne par le groupe jihadiste État islamique (EI) en juin 2014.
C'est par l'est que les forces d'élite ont pénétré dans Mossoul, selon le centre de commandement de l'armée. "C'est à présent le début de la véritable libération pour la ville de Mossoul", a annoncé le général Taleb Cheghati al-Kenani, commandant du service du contre-terrorisme irakien (CTS). "Notre objectif final est la libération" totale de Mossoul, a ajouté l'officier irakien qui s'exprimait depuis la localité de Gogjali, collée à Mossoul et également reprise par les forces irakiennes mardi.
Deux semaines après le début, le 17 octobre, de la vaste offensive pour reprendre la ville, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a également affiché son optimisme mardi. "Nous allons refermer notre étau sur l'EI de tous les côtés", a-t-il lancé dans une allocution à la télévision publique. Les jihadistes "n'ont pas d'échappatoire, ils peuvent soit mourir, soit se rendre".
La station TV, premier bâtiment d'importance repris
Le même jour, quelques heures plus tôt, les forces spéciales irakiennes ont annoncé être entrées dans le bâtiment de la télévision de Mossoul, à la périphérie de la ville. La station de TV est le premier bâtiment d'importance repris par les forces irakiennes depuis le déclenchement de la contre-offensive sur la grande ville du nord de l'Irak.
Les experts s'attendent à ce que les combattants de l'EI, qui seraient entre 3 000 à 5 000 dans la ville, selon des estimations américaines, défendent jusqu'au bout leur fief, où leur chef Abou Bakr al-Baghdadi avait proclamé un "califat" sur les territoires conquis en Irak et en Syrie en 2014.
L'ONU s'inquiète pour les civils
Les forces entrées par l'est ont la possibilité d'attendre le renfort d'autres unités avant de mener une attaque concertée pour avancer vers le centre-ville, selon des experts. Autre solution : avancer seules dans les quartiers orientaux, en partie désertés par les jihadistes qui se sont repliés à l'ouest du Tigre, le fleuve qui traverse la ville, où leurs positions sont plus solides.
Depuis le lancement de l’offensive, plus de 17 900 personnes ont fui la ville de 1,5 million d’habitants selon l'Organisation internationale des migrations (OIM). L'ONU a exprimé mardi ses "sérieuses inquiétudes" quant au sort de dizaines de milliers de civils qui pourraient être utilisés comme bouclier humain par l'EI.
Avec AFP et Reuters