Dans la revue de presse internationale, la France qui pousse pour qu’après Mossoul, la coalition continue vers Raqqa ; l’organisation Etat islamique qui frappe le Pakistan ; et les révélations sur Theresa May, qui il y a quelques mois encore n’était pas franchement partisane d’un Brexit dur...
Le journal égyptien Al Hayatt revient sur la réunion à Paris mardi de 13 ministres de la Défense de la coalition internationale contre l’organisation Etat islamique (EI). Et selon le quotidien, ces ministres envisagent déjà la prochaine étape. "Après Mossoul, le compte à rebours pour Raqqa a commencé", titre le quotidien.
Cette ville syrienne est une "préoccupation", voire une "obsession", pour la France, analyse Libération. Paris maintient depuis des semaines la pression pour que ses partenaires prennent en compte le sort de la capitale syrienne du groupe terroriste et ne soient pas tentés par un arrêt des combats après la prise de Mossoul, en Irak. Car c’est là que se trouvent les donneurs d’ordre des attentats qui ont visé la France. Il y aurait aujourd’hui quelque 300 djihadistes français dans la ville, selon des estimations. Du coup, la crainte que Raqqa se transforme en base pour des retours en Europe est dans les esprits, conclut le journal.
Dans tous les cas, la bataille contre l’organisation EI promet d’être encore longue. C’est ce que redoute Al Khad qui titre que la fin du groupe terroriste est loin. Certes, la coalition pourra obtenir une victoire à Mossoul, mais elle restera avant tout symbolique. Selon le journal jordanien, l’organisation terroriste sait comment profiter des instabilités des pays du Moyen-Orient et des conflits sectaires pour s’implanter, surtout à l’heure où il n’y a aucune solution politique pour ces conflits. Par ailleurs, même affaibli, les capacités de nuisance des terroristes restent intactes, affirme le quotidien. Ainsi, on l’a vu récemment commettre des attentats spectaculaires comme à Kirkouk, il y a moins d’une semaine.
Autre attaque revendiquée par l’organisation EI, celle de Quetta, au Pakistan. Elle a visé une école de police et a fait 60 morts. Pour le Wall Street Journal, l’attaque est la dernière démonstration que le Pakistan fait face à une nouvelle menace djihadiste. Selon le journal américain, un certain nombre de groupes terroristes venus principalement d’Afghanistan commencent à coopérer, voir à s’unir. Le quotidien a d’ailleurs pu interroger le leader d’un groupe djihadiste afghan qui explique que si l’attentat a bien été commis par des hommes de l’organisation EI, son groupe les a aidés.
Et ce n’est pas la première fois que la ville de Quetta est visée. "Pas la première, ni la deuxième, ni même la cinquième", rappelle le journal pakistanais The Nation. La ville a été régulièrement visée ces dernières années. Et pour le quotidien, même s’il est important de montrer des signes de compassion, il est temps de désigner des responsables de cette insécurité. Pour le quotidien, les responsables, ce sont le gouvernement et l’armée. Ils auraient dû savoir que l’école de police était menacée et auraient dû mieux la protéger, affirme le journal dans un éditorial. Certes, le Premier ministre s’est rendu sur place mardi et a réuni les forces de sécurité pour décider d’un nouveau plan contre le terrorisme, mais, selon le quotidien, il est désormais grand temps de passer des mots à l’action.
Surtout qu’une crise politique se profile au Pakistan. Le leader d’opposition Imran Khan et le leader religieux Tahir ul Kadri organisent dès la semaine prochaine des manifestations de masse, fait savoir le Guardian. Officiellement, ils protestent contre un récent scandale de corruption qui a visé le Premier ministre Nawaz Sharif. Mais la nouvelle vague d’insécurité risque d’intensifier encore la colère de l’opposition qui promet de bloquer la capitale pakistanaise toute la semaine prochaine.
The Guardian qui fait également des révélations sur Theresa May. Le journal britannique s’est procuré l’enregistrement d’une réunion discrète entre Theresa May et des banquiers de Goldman Sachs un mois avant le referendum sur le Brexit. Et à l’époque, celle qui était encore ministre de l’Intérieur n’avait pas du tout eu le même discours que celui qu’elle tient aujourd’hui, celui qui défend le Brexit dur. Au contraire, en mai dernier, elle s’inquiétait d’une éventuelle sortie du Royaume Uni de l’Union européenne, redoutant notamment l’effet du Brexit sur l’économie du pays. Elle s’inquiétait du départ probable de certaines entreprises et en particulier de banques du pays. Elle s’inquiétait également de la sécurité du Royaume Uni dans un contexte de crise des migrants et de terrorisme, affirmant pendant cette réunion d’une heure que le pays était plus sûr avec un Royaume Uni faisant parti de l’Union européenne.