Le Premier ministre belge Charles Michel a reconnu, lundi, que son pays n'était "pas en état" de signer l'accord Ceta de libre-échange entre l'UE et le Canada. Ce blocage empêche la signature officielle de ce traité, prévu jeudi à Bruxelles.
"On nous a demandé de donner une réponse claire aujourd'hui. La réponse claire à ce stade, c'est non", s'est désolé Charles Michel, le Premier ministre belge. La signature du traité de libre-échange UE-Canada (Ceta) prévue jeudi à Bruxelles n'aura donc pas lieu.
"Nous ne sommes pas en état de signer l'accord", a précisé le dirigeant belge. Si le gouvernement fédéral, la communauté germanophone et la Flandre ont dit oui, la Wallonie, le gouvernement bruxellois et la communauté linguistique francophone ont refusé de laisser la Belgique approuver l'accord
"Ce sera pas possible de respecter cet ultimatum", avait prévenu le président du Parlement de Wallonie, André Antoine, à la radio belge RTL lundi matin. Le mode de fonctionnement très complexe du royaume de Belgique nécessite l'accord des Parlements de toutes les entités qui le composent.
"On nous remet un document décevant et parallèlement on nous adresse un ultimatum. C'est très étonnant. Cela nous pousse à nous poser des questions sur le but poursuivi", avait déjà indiqué à l'AFP l'entourage du chef du gouvernement wallon, Paul Magnette.
La Belgique est le seul des 28 pays de l'Union européenne qui se trouve dans l'impossibilité de signer le Ceta, un accord concernant plus de 500 millions d'Européens, en raison du blocage de cette région francophone de 3,6 millions d'habitants.
Le sommet annulé ?
Le sommet et la signature prévus jeudi à Bruxelles, en présence du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, devrait être annulé.
Cette paralysie fragilise davantage une Union en pleine crise, déjà déstabilisée par le Brexit qu'elle va sans doute devoir négocier au printemps prochain avec Londres
La Wallonie voit dans le Ceta les prémices du traité TTIP (ou Tafta), très impopulaire, négocié laborieusement par l'UE avec les États-Unis, et réclame plus de garanties face aux puissantes multinationales.
Avec AFP