
À quelques heures du second débat qui doit l'opposer à Hillary Clinton, Donald Trump voit ses soutiens faire défection un à un, depuis la révélation de propos machistes que le candidat républicain a tenus en 2005.
C’est en très mauvaise posture que le candidat républicain à la Maison blanche, Donald Trump, aborde, dimanche 9 octobre, le débat télévisé contre sa rivale démocrate Hillary Clinton. Diffusé en direct sur les grandes chaînes des États-Unis depuis l'université Washington de St. Louis (Missouri)*, le deuxième face-à-face entre le milliardaire et l'ancienne secrétaire d'État s’annonce crucial pour lui.
Là où Hillary Clinton tentera de convaincre davantage de sa stature présidentielle, Donald Trump pourrait en être réduit à faire de la gestion de crise. La faute à la révélation, vendredi, de propos machistes que le magnat de l'immobilier a tenus en 2005. Des déclarations tellement machistes et vulgaires qu'ils ont déclenché une tempête. Résultat, le candidat a vu fondre ses soutiens ces dernières 48 heures, y compris parmi les ténors républicains.
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McCain, Romney, Schwarzenegger…
Parmi eux figurent John McCain et Mitt Romney, deux anciens candidats à la Maison Blanche, Arnold Schwarzenegger, ex-gouverneur de Californie, ou encore l'ancienne secrétaire d'État Condoleezza Rice. Le président républicain de la Chambre des représentants Paul Ryan s'est, lui, dit "écœuré" par ces propos.
Même son colistier, Mike Pence, a pris ses distances avec les propos tenus. "Je ne peux pas défendre" les déclarations du candidat investi par le parti, a-t-il affirmé en saluant toutefois le fait que le candidat ait présenté des excuses. Melania Trump, l'épouse du milliardaire, a elle demandé aux Américains d'excuser son mari pour ses propos qui, selon elle, ne représentent pas qui est réellement Donald Trump.
My statement below: pic.twitter.com/92VYEAxIcl
— Mike Pence (@mike_pence) 8 octobre 2016
Dans cette vidéo filmée par NBC il y a 11 ans, on entend Donald Trump se vanter de sa façon de conquérir les femmes qui l'attirent, avec des techniques proches du harcèlement sexuel. "Quand t'es une star, elles te laissent faire. Tu peux tout faire", affirme-t-il, en utilisant un mot très cru pour le sexe féminin.
Humilité et attaques contre Clinton
Cette énième controverse intervient au moment où le trublion républicain, familier des outrances, a un besoin criant de rallier une partie de l'électorat féminin et modéré. Il risque désormais au contraire de s'aliéner ces voix cruciales, à moins d'un mois du scrutin du 8 novembre. "C'est le scandale de trop. Donald Trump perd complètement l'électorat féminin, avec lequel il avait déjà 10 à 15 points de retard en moyenne dans les sondages, commente Corentin Sellin, professeur d'histoire spécialiste des États-Unis. On ne voit pas comment il pourrait récupérer cet électorat après de tels propos."
Le débat avec Hillary Clinton s'annonce donc houleux, d'autant que Donald Trump avait été donné perdant après sa première confrontation avec la candidate démocrate. Quelle stratégie adoptera donc le magnat républicain sur la défensive, pour remonter une pente d'autant plus raide qu'il se retrouve isolé et critiqué jusque dans son cercle rapproché ?
Ses déclarations vendredi soir et samedi permettent d'avoir une idée sur la question : Donald Trump devrait doser humilité – en répétant ses excuses et affirmant avoir changé – et attaques contre Hillary Clinton, en ciblant son mari Bill, coupable d'aventures extraconjugales passées. Samedi, Donald Trump a retweeté un message d'une femme qui avait soutenu, en 1999, avoir été violée en 1978 par le président Clinton.
Il devrait également répéter sa volonté inflexible de mener sa campagne jusqu'au bout, au nom de la fidélité à ses partisans et en dépit des appels d'élus républicains qui lui demandent de jeter l'éponge.
Avec AFP
*Suivez le débat sur le liveblog de France 24 dans la nuit de dimanche à lundi à partir de 01h00 GMT.